La production industrielle en Chine a légèrement ralenti en novembre tandis que les ventes de détail accéléraient, selon des indicateurs économiques mitigés publiés mardi, à la suite de signaux encourageants sur le commerce extérieur et l'inflation.

La production industrielle chinoise a progressé de 10,0% sur un an en novembre, a annoncé le Bureau national des statistiques (BNS), sensiblement en deçà de la hausse de 10,3% enregistrée en octobre.

Ce chiffre était cependant en ligne avec les attentes des analystes interrogés par l'agence financière Dow Jones.

Les ventes de détail ont quant à elles augmenté de 13,7% sur un an en novembre, marquant une légère accélération par rapport au mois précédent, durant lequel elles avaient progressé de 13,3%, a ajouté le BNS dans un communiqué distinct.

«Les chiffres publiés (mardi) peuvent apparaître comme neutres pour le marché, ou bien légèrement positifs», ont commenté les experts de Bank of America Merrill Lynch.

«Les marchés pourraient être incités à revoir à la hausse les prévisions de croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois pour le quatrième trimestre, tandis que la structure de l'économie semble s'orienter davantage vers la consommation (intérieure)», ont-ils expliqué.

Ces chiffres du BNS offraient cependant un tableau contrasté, alors que des chiffres encourageants sur le commerce extérieur publiés dimanche confirmaient une poursuite du regain de vigueur de l'économie chinoise après un premier semestre morose.

Selon les douanes, la Chine a enregistré en novembre un excédent commercial nettement supérieur aux attentes, et atteignant un sommet depuis janvier 2009 -- les exportations bénéficiant d'un rebond de la demande aux États-Unis et en Europe.

Une publication bien accueillie par les marchés, même si, selon Zhang Zhiwei, économiste chez Nomura International, ce bond des exportations «reflète probablement pour partie des flux de capitaux sous couvert de flux commerciaux» par le biais de surfacturations.

D'après un indice PMI des directeurs d'achat officiel publié au début du mois, la production manufacturière en Chine s'est maintenue en novembre à son niveau du mois précédent, le plus élevé depuis avril 2012.

Autre signal jugé encourageant, Pékin a dévoilé lundi que la hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation en Chine, avait ralenti plus qu'attendu en novembre, à 3% sur un an, contre 3,2% en octobre -- très en dessous du plafond officiel des 3,5%.

«Avec une inflation contenue et une croissance du PIB en ligne» avec les objectifs de Pékin, «on peut s'attendre à ce que le gouvernement maintienne une politique monétaire et fiscale neutre sur les deux prochains trimestres», ayant en effet une marge de manoeuvre pour «accroître ses efforts dans l'élaboration et la mise en place de réformes structurelles», ont estimé les experts de Bank of America Merrill Lynch.

Le gouvernement a affiché sa volonté de rééquilibrer la croissance chinoise, en la rendant moins dépendante des exportations et des investissements dans les infrastructures, et en dopant la consommation intérieure.

Les analystes de la banque australo-néozélandaise ANZ se montrent plus prudents, estimant que la maîtrise de l'inflation permet également aux autorités de continuer à resserrer les liquidités sur le marché pour inciter les banques commerciales à restreindre et rationaliser le crédit, au risque de freiner la croissance économique.

Les investissements en capital fixe --une mesure permettant de jauger les investissements dans les infrastructures-- sur la période allant de janvier à novembre ont progressé de 19,9% par rapport à la période équivalente de 2012, a annoncé le BNS mardi -- soit moins qu'attendu par les analystes.

Alors que se déroule cette semaine une réunion des dirigeants chinois sur les objectifs économiques pour 2014, le gouvernement pourrait «soit reconduire l'an prochain l'objectif d'une croissance économique de 7,5%», déjà fixé pour 2012 et 2013, «soit l'abaisser à 7%», a estimé Zhang Zhiwei.

La Chine avait vu sa croissance économique accélérer à 7,8% au troisième trimestre 2013, après deux trimestres de ralentissement, notamment grâce à «un mini plan de relance», dont des exemptions fiscales, adopté par Pékin en juillet pour relancer l'activité.