La croissance a ralenti au troisième trimestre dans la zone euro, a confirmé mercredi l'office européen des statistiques Eurostat, et devrait encore rester faible au vu des indicateurs mesurant l'activité privée et la consommation.

De juillet à septembre, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,1%, après une hausse de 0,3% les trois mois précédents, signe que la reprise manque de vigueur dans la région. Cette deuxième estimation est conforme aux attentes des analystes.

Au troisième trimestre, «la dépendance au commerce mondial est évidente: les exportations ont calé, la croissance aussi», a relevé Matteo Cominetta, analyste pour la banque HSBC.

Les exportations ont fortement ralenti sur la période, avec une croissance de 0,2%, après +2,1% au trimestre précédent, tandis que les importations ont augmenté de 1,0%, après +1,6%.

«Des importations progressant plus vite que les exportations ont pesé sur la croissance», analyse James Howat de Capital Economics.

Dans le même temps, la demande intérieure est restée très faible, avec une progression de 0,1% après 0,2% le trimestre précédent.

Seuls les investissements ont légèrement accéléré avec une croissance de 0,4%, après 0,2% le trimestre précédent.

Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles pour le troisième trimestre 2013, la Lettonie --qui fera son entrée dans la zone euro en janvier prochain-- a affiché le plus fort taux de croissance des 28 pays européens (+1,2%).

Au sein de la zone euro, c'est logiquement l'Allemagne, la première économie de la zone euro, qui a soutenu la croissance, avec un PIB en hausse de 0,3% après 0,7% le trimestre précédent.

Des baisses ont été enregistrées à Chypre (-0,8%), ainsi qu'en France et en Italie (-0,1% chacun), respectivement deuxième et troisième économies de la zone euro, indique Eurostat.

Concernant l'ensemble de l'Union européenne, la croissance a ralenti à +0,2%, après une progression de 0,4% le trimestre précédent. Le Vieux Continent reste à la traîne par rapport aux États-Unis qui ont enregistré une croissance de 0,7% pendant l'été, après 0,6% au printemps.

Consommation en berne

La situation ne devrait guère s'améliorer à court terme, préviennent les analystes.

Signe avant-coureur, la croissance de l'activité privée a légèrement ralenti en novembre dans la zone euro par rapport à octobre, selon le cabinet Markit, qui a publié mercredi une deuxième estimation de son indice PMI. L'indice s'est établi à 51,7 en novembre, après 51,9 le mois précédent, ce qui devrait se traduire par une hausse du PIB «d'à peine 0,2% au quatrième trimestre».

Enfin, la consommation devrait rester en berne. Alors que les ventes de détail devaient rester stables en octobre, elles se sont repliées de 0,2%, selon Eurostat.

«La confiance des consommateurs dans la zone euro s'est peut-être améliorée, mais la peur du chômage (et) les mesures d'austérité budgétaire incitent toujours de nombreux consommateurs à se montrer prudents dans leurs dépenses», indique Martin Van Vliet, analyste de la banque ING.