Le comité de politique monétaire de la Banque centrale du Japon a opté jeudi pour le statu quo, maintenant à l'unanimité de ses neuf membres le même niveau d'achats d'obligations d'État et autres titres financiers afin de donner un coup de pouce à l'activité.

La Banque considère toujours que l'économie japonaise se redresse mais qu'elle a besoin d'être soutenue par un environnement monétaire ultra-accommodant jusqu'à ce que soit atteinte une inflation annuelle durable de l'ordre de 2%, ce qui correspond à un objectif de «stabilité des prix».

La Banque du Japon va ainsi continuer d'élever la base monétaire au rythme annuel de 60-70 000 milliards de yens (623 à 726 milliards de dollars CAN).

Elle prévoit toujours de hisser de 50 000 milliards de yens par an son stock d'obligations d'État à long terme, et de poursuivre également les reprises de titres plus risqués tels que des fonds cotés en Bourse (ETF) ou des fonds communs immobiliers japonais (J-REIT).

Cette politique vise à doubler en l'espace de deux ans la base monétaire, c'est-à-dire grosso modo l'argent liquide en circulation et les réserves des banques, afin d'inciter ces dernières à prêter pour pousser les entreprises à investir et les consommateurs à dépenser.

«L'économie de notre pays se redresse modérément», a estimé jeudi la Banque dans un communiqué, une phrase utilisée depuis trois mois, ajoutant qu'une amélioration globale se dessine aussi à l'étranger.

«Dans ce contexte, les exportations reprennent, les investissements des entreprises s'améliorent, ceux du secteur publics croissent, les dépenses d'immobiliers augmentent et la consommation des ménages est bien orientée grâce à des revenus et à un environnement du travail un peu meilleurs», juge la Banque centrale du Japon, et ce même si la croissance du troisième trimestre (juillet à septembre) a été moins soutenue qu'au cours des deux précédents.

La banque centrale précise toutefois qu'elle va poursuivre sa politique monétaire très souple «autant que nécessaire», car les risques ne sont pas absents.

Son but ultime est d'installer l'économie japonaise sur une trajectoire de croissance durable en la débarrassant d'une déflation contre-productive qui dure depuis une quinzaine d'années.

Une conférence de presse du gouverneur, Haruhiko Kuroda, est prévue un peu plus tard dans la journée.