La Suisse reste le pays financièrement le plus opaque sur le globe en dépit de récentes concessions sur son secret bancaire, selon le classement établi par l'organisation non-gouvernementale Tax Justice Network (TJN).

«Au cours des récentes années, la Suisse a fait des concessions non-négligeables sur son secret bancaire en acceptant d'échanger des informations (bancaires) de manière restreinte avec certaines juridictions» notamment en Europe et aux États-Unis, reconnaît l'ONG dans son rapport 2013 consulté vendredi par l'AFP.

Mais le pays, qualifié dans le rapport d'«ancêtre des paradis fiscaux», a parallèlement freiné tout effort de coopération avec des pays «plus faibles» politiquement et «plus vulnérables» au sud du globe, estime TJN.

Déjà en tête du classement 2011, la Suisse est suivie par le Luxembourg et Hong Kong dans ce classement établi tous les deux ans en fonction du degré d'opacité des pays et de leur poids dans la finance internationale.

Première puissance mondiale, les États-Unis arrivent en sixième position et sont épinglés pour leur politique consistant à attirer des investisseurs étrangers en leur garantissant «certaines formes de confidentialité» afin d'échapper à l'impôt dans leur pays d'origine.

Des États locaux comme le Delaware ou le Wyoming autorisent ainsi de créer des sociétés-écrans permettant de dissimuler l'identité de leur véritable propriétaire.

«Les États-Unis ont joué un rôle pionnier dans le fait de concevoir des moyens de se défendre contre des paradis fiscaux à l'étranger mais ont échoué à s'attaquer à leur propre rôle de destination de flux d'argent illicite», indique le rapport.

La France pointe, elle, en 43e position sur 82 États évalués, indique l'ONG qui appelle Paris à en faire plus sur la transparence financière.

Selon TJN, entre 21 000 à 32 000 milliards de dollars d'actifs privés sont actuellement placés dans des juridictions opaques où leur taxation est faible ou inexistante.