La hausse des prix de l'immobilier en Chine a fortement accéléré en octobre, notamment dopée par le lancement d'une myriade de projets immobiliers, selon une enquête indépendante publiée vendredi par un groupe du secteur.

Le prix moyen du mètre carré dans les logements neufs de 100 grandes villes a bondi de 10,69 % sur un an le mois dernier pour atteindre 10 685 yuans (1 270 euros), selon cette étude diffusée par Soufun, le plus grand site internet chinois d'annonces immobilières.

L'augmentation sur un an avait été de 9,48 % en septembre et de 8,61 % en août.

Sur un mois, les prix ont progressé de 1,24 % en octobre -- le 17e mois de hausse consécutif.

Les prix ont été soutenus par les longs congés de la fête nationale -- propices aux visites et démarches d'achats -- mais aussi par le lancement de grands projets immobiliers, a souligné la China Index Academy, institut appartenant à Soufun qui réalise l'enquête mensuelle.

C'est la capitale, Pékin, qui a enregistré l'envolée la plus forte parmi les 10 principales villes du pays, avec une hausse des prix pour logements neufs de 29,13 % sur un an en octobre, à 31 277 yuans (3.729 euros) le mètre carré.

Suivent deux métropoles du sud, Canton (+24,78 % sur un an) et Shenzhen (+24,12 %). À Shanghai, grand centre économique du pays, la hausse des prix de l'immobilier n'était en octobre que de 11,37 % sur un an (à 29 995 yuans le m2).

Les prix de l'immobilier sont devenus un grave problème social en Chine, où la cherté des logements a ces dernières années exclu de larges pans de la population de l'accession à la propriété.

Le président Xi Jinping a appelé cette semaine à des efforts redoublés pour accroître l'offre de logements, et a insisté sur l'importance des programmes de logements sociaux financés par l'État, selon des propos rapportés par les médias officiels.

Des modifications des règles régissant le marché immobilier, et notamment sur la taxation, devraient être selon les médias discutées ce mois-ci à l'occasion d'une importante réunion du comité central du Parti communiste chinois (PCC).

Afin d'endiguer la flambée des prix, le gouvernement a déjà adopté depuis 2010 une série de mesures restrictives, dont des limitations sur l'achat d'un deuxième logement par les particuliers et une fiscalité plus sévère.

Certaines mesures fiscales ont eu pour effet d'entraîner cette année une hausse d'environ 40 % des divorces à Pékin et Shanghai, de nombreux couples choisissant de se séparer sur le papier pour échapper à une nouvelle taxe sur les plus-values immobilières.