La Banque d'Angleterre a comme attendu maintenu jeudi son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, à l'issue de sa réunion de politique monétaire d'octobre.

La banque centrale britannique a précisé dans un bref communiqué que cette décision de maintenir le statu quo s'inscrivait dans la continuité de la trajectoire de sa politique monétaire annoncée en août.

Lors de sa réunion des 8 et 9 octobre, le Comité de politique monétaire (CPM) a décidé de maintenir son taux directeur à 0,50% (niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009), et de laisser inchangé à 375 milliards de livres (environ 444 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé depuis novembre.

Ce programme dit d'«assouplissement quantitatif» avait été lancé en mars 2009, alors que l'économie britannique était en profonde récession, et son montant total a été relevé progressivement jusqu'en juillet 2012.

«Le CPM passe en vitesse de croisière», a commenté Simon Hayes, économiste chez Barclays, pour qui la BoE semble se lancer dans une «période prolongée d'inaction monétaire».

En effet, à peine plus d'un mois après son arrivée à la tête de la Banque d'Angleterre, le Canadien Mark Carney avait fait prendre un virage inédit à la «Vieille Dame», comme est surnommée la banque centrale britannique, en annonçant en août que l'institution n'envisagerait pas de relever son principal taux d'intérêt ni de réduire ses injections massives de liquidités, tant que le taux de chômage serait supérieur à 7% au Royaume-Uni.

«Pour l'instant, cette perspective semble bien lointaine: étant donné la faiblesse persistante de la productivité, ce seuil ne devrait pas être atteint avant 2016», a prévenu M. Hayes.

L'institution estime de son côté que ce niveau ne sera pas atteint avant au moins la fin du deuxième trimestre 2016. Le taux de chômage a légèrement baissé à 7,7% sur la période de trois mois achevée fin juillet, après quatre mois de stabilité à 7,8%.

De plus, dans un contexte de renforcement - même toujours modeste et fragile - de la reprise économique au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre ne devrait procéder à de nouveaux rachats d'actifs que si «la reprise économique perdait considérablement de la vitesse dans les mois à venir ou si une nouvelle crise financière se produisait», a de son côté estimé Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

Comme à son habitude, l'institution n'a pas apporté de précisions sur ses décisions, ce qui poussera les économistes à décortiquer les minutes de cette réunion dont la publication est prévue le 23 octobre.