Les pires formes du travail des enfants ne pourront être éradiquées comme prévu d'ici 2016, a regretté mardi l'Organisation internationale du travail (OIT) à l'ouverture d'une conférence sur ce thème à Brasilia.

«Il y a dix ans, nous nous étions fixé pour objectif d'éliminer les pires formes du travail infantile d'ici 2016. Avec le rythme actuel des progrès, nous n'atteindrons pas cet objectif», a constaté Guy Ryder, directeur général de l'OIT.

«Il s'agit d'un échec politique collectif. Il faut faire des progrès», a encore déclaré M. Ryder au premier des trois jours de la IIIe Conférence mondiale sur le travail des enfants.

Parmi les pires formes du travail infantile, figurent selon l'OIT l'exploitation sexuelle, les situations assimilées à l'esclavage, les activités de trafic de personnes ou de drogues et la manipulation de matières dangereuses.

Selon le dernier rapport de l'OIT, le nombre d'enfants qui travaillent dans le monde a diminué d'un tiers depuis 2000, passant de 246 millions à 168 millions, soit plus de 10% des enfants dans le monde.

Parmi ces derniers, l'OIT estime à 85 millions les enfants engagés dans des activités dangereuses qui mettent en péril leur santé, leur sécurité et leur développement moral.

«Que notre langue commune soit celle de l'éradication du travail infantile sous toutes ses formes et dans toutes les régions du monde», s'est exclamée la présidente brésilienne Dilma Rousseff, soulignant que son pays était parvenu depuis 2000 à réduire officiellement de 67% le nombre des enfants de 5 à 14 ans qui travaillent.

Les progrès enregistrés illustrent l'implication de nombreux États, mais «nous devons accélérer le rythme» de la baisse du nombre d'enfants qui travaillent, a déclaré à l'AFP Paula Montagner, porte-parole de la Conférence. Celle-ci prône «un échange d'expériences entre les gouvernements afin de remporter une victoire sur ce mal».

De son côté, M. Ryder a appelé les gouvernants de la planète à se fixer de nouveaux objectifs et les États non-signataires de la convention 182 de l'OIT (sur le travail des enfants) à y adhérer au plus vite.

Selon l'OIT le travail des enfants a reculé de 40% chez les filles contre 25% chez les garçons. Parmi les secteurs d'activité, c'est l'agriculture qui exploite le plus les enfants (98 millions soit 59%), suivie par les services (54 millions) et l'industrie (12 millions).