L'Allemagne va continuer à conditionner sa solidarité à la solidité économique de ses partenaires de l'UE, soutient le premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker dans un entretien publié samedi par le quotidien belge l'Echo.

«Indépendamment de la composition du futur gouvernement allemand, je ne crois pas que nous assisterons à un changement important de l'approche des problèmes de la zone euro», estime-t-il. «Il y a tout de même en Allemagne un large consensus pour que la solidarité ne puisse avoir lieu que si les plus faibles font preuve de solidité», explique-t-il.

«Je crois que Mme Merkel, comme d'autres, ont mieux compris au cours de l'année écoulée que sans croissance il ne saurait y avoir de sortie de la crise», précise-t-il.

Ancien président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker refuse de s'exprimer sur l'hypothèse d'un troisième programme pour la Grèce.

«Dire aux Grecs que quoi qu'il advienne ils auront une aide, ce n'est pas un bon signal. Dire à nos compatriotes que quoi qu'il advienne les Grecs n'auront plus un sou, c'est contreproductif. Il faut savoir silence garder».

Interrogé sur son successeur à la présidence de l'Eurogroupe, il répond par un conseil: «le président de l'Eurogroupe est en empêcheur de désordre (...) C'est un travail de fourmi ou l'on ne peut pas briller».

Contraint de provoquer des élections législatives anticipées après le lâchage du parti socialiste, partenaire de la coalition formée avec sa formation démocrate-chrétienne, Jean-Claude Juncker veut croire en sa réélection le 20 octobre et refuse de dire s'il briguerait un poste européen après les Européennes en 2014. Son nom est en effet cité comme successeur possible du Belge Herman van Rompuy à la présidence du Conseil de l'UE.

«En 2004 j'aurai pu devenir président de la Commission européenne, mais j'avais promis aux électeurs luxembourgeois de ne pas quitter le pays si j'étais confortablement réélu. J'ai été plus que confortablement réélu. J'ai été encore mieux réélu en 2009», rappelle-t-il «Les trains passent, mais je ne suis plus sur le quai», assure-t-il.