Les dépenses de consommation en biens des ménages ont reculé en août de 0,4 % en volume, après avoir augmenté d'autant en juillet, a annoncé l'Insee vendredi.

Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques, la reprise de juillet est liée aux dépenses en automobile et en produits alimentaires tandis que la baisse d'août est «principalement imputable à une nouvelle diminution des dépenses alimentaires et en énergie».

Les dépenses de consommation, traditionnel moteur de la croissance en France, ont ainsi retrouvé leur niveau de juin. Or elles y avaient enregistré un repli de 0,8 %, confirmé vendredi par l'Insee. Ces résultats augurent mal d'une croissance du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre aussi importante qu'au deuxième (+0,5 %).

«Il n'y aura pas de croissance de la consommation au troisième trimestre, il y aura même probablement un recul de la consommation», a prédit Michel Martinez économiste à la Société générale, interrogé par l'AFP. Pour lui, «cela conforte ce que beaucoup d'économistes pensaient: le rebond de la consommation au deuxième trimestre était dû à des facteurs temporaires dont la consommation d'énergie, le fait qu'on a tous gardé nos radiateurs allumés jusqu'en juin».

Parallèlement, la «dynamique des revenus est extrêmement faible», la «croissance de l'emploi reste en territoire négatif», donc malgré une inflation limitée, «la croissance du pouvoir d'achat est modérée».

«Ça confirme que la reprise va être très modérée, et en particulier le moteur de la consommation ne va pas contribuer à une croissance au troisième trimestre», a-t-il encore déclaré à l'AFP.

«Même si elle croît légèrement en septembre, la consommation des ménages sera au mieux stable au troisième trimestre», estime de son côté Tullia Bucco, économiste chez Unicredit, dans un communiqué. «Cela confirme notre prévision d'un ralentissement de l'activité au troisième trimestre», ajoute-t-elle.

Dans le détail, la consommation en biens durables a augmenté en juillet (+0,7 %) puis légèrement reculé en août (-0,3 %), en raison essentiellement des dépenses en automobiles (+0,9 % en juillet, -0,7 % en août). Les achats en équipements du logement progressent de 0,1 % en juillet puis 0,4 % en août.

Après une forte hausse en juin (+5,4 %), liée aux soldes d'été, les dépenses en habillement, textile et cuir ont diminué en juillet (-1,2 %), puis sont revenues en août à leur niveau de juin (+1,3 %).

Après un repli en juin (-0,3 %), les autres biens fabriqués, notamment la quincaillerie et le bricolage, sont en légère progression (+0,2 %) et stables en août.

Après un repli en juin (-0,5 %), notamment en dépenses de tabac, la consommation en produits alimentaires est par ailleurs repartie en juillet (+0,7 %) avant une nouvelle baisse en août (-0,7 %).

Quant aux dépenses d'énergie, qui avaient fortement reculé en juin (-4,5 %), elles ont légèrement repris en juillet (+0,2 %), grâce au rebond de la consommation de carburant, avant de retrouver «un niveau normal pour la saison», a précisé l'Insee.