La Slovénie peut se passer d'un programme d'assistance financière, a estimé vendredi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, alors que les spéculations vont bon train sur les besoins d'aide financière de ce pays, affaibli par son secteur bancaire.

«La Slovénie a elle-même dit qu'elle n'a pas besoin d'aide, elle peut faire sans», a déclaré M. Schäuble à son arrivée à une réunion informelle avec ses homologues de la zone euro qui se tient à Vilnius, en Lituanie.

«Si le pays respecte ses engagements, il pourra faire sans. Tant qu'il agit ainsi, nous le soutiendrons», a poursuivi le ministre.

Son homologue slovène Uros Cüfer a été dans son sens, en affirmant que son pays avait «de l'argent sur (ses) comptes». «Nous sommes en mesure de nous en sortir par nous-mêmes», a-t-il affirmé à son arrivée à la réunion de l'Eurogroupe.

«Nous allons travailler sur ce problème avec les autorités slovènes dans les mois qui viennent», a renchéri le chef de file de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem. «C'est la priorité numéro un», a-t-il assuré, alors que la Slovénie a dû venir en aide à deux petites banques privées, Factor Banka et Probanka, en leur fournissant des garanties publiques temporaires. Un geste qui a fait monter les spéculations, notamment dans la presse allemande, sur un éventuel besoin d'aide financière pour le pays.

La Commission européenne a donné son feu vert il y a tout juste une semaine à ces aides d'État temporaires, les jugeant nécessaires pour «préserver la stabilité financière en Slovénie». Elle prendra une décision définitive au sujet de ces mesures lors de l'exercice d'évaluation des plans de restructuration ou de liquidation des deux banques qui doivent être présentées dans les deux mois.

«Il y a des défis importants, mais la situation reste gérable à condition que les autorités slovènes agissent rapidement. Nous sommes en contact étroit avec elles et ferons part des progrès (du pays) à l'automne», avait affirmé jeudi Simon O'Connor, un porte-parole de la Commission européenne.

La Slovénie a souvent été citée au printemps comme potentiel candidat à une aide financière internationale après Chypre, en raison de son système bancaire qui croule sous une montagne de mauvaises créances, 7 milliards d'euros selon le Fonds monétaire international (FMI).

Le pays a donc demandé des tests de résistance pour dix banques, dont les trois principales, détenues par l'État. Ces exercices sont supervisés par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et l'Autorité bancaire européenne (EBA).