Une nouvelle taxe sur certains contrats dérivés et transactions à haute fréquence, qui permettent de placer des ordres boursiers en l'espace de micro-secondes, est entrée en vigueur en Italie lundi, où elle fait craindre une baisse de volumes sur le marché.

Cette initiative prévoit une taxe de 0,02 % sur les échanges se déroulant en l'espace de moins d'une demi-seconde. Il s'agit de la deuxième phase d'un processus lancé au début de l'année pour taxer les transactions financières en Italie.

La presse italienne note que cette initiative risque d'avoir des répercussions négatives sur les volumes et la liquidité du marché italien.

Le trading à haute fréquence utilise des ordinateurs ultra-puissants, capables d'exécuter des ordres en quelques millièmes de seconde et de tirer ainsi profit des écarts de prix minimes sur une même valeur. Les modifications et annulations d'ordres boursiers sont donc extrêmement fréquentes et ce type de transactions est parfois accusé de provoquer des courts-circuits sur les marchés ou d'exacerber la volatilité.

La France avait elle aussi annoncé en août 2012 un mécanisme visant à taxer les modifications ou les annulations d'ordres boursiers liés au trading à haute fréquence, en complément d'une loi instaurant la taxe sur les transactions financières, entrée en vigueur le 1er août 2012.

Onze pays de l'Union européenne, dont la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, mais pas le Royaume-Uni et sa grande place financière, veulent mettre en place une telle taxe, dans le cadre d'une coopération renforcée.

La Commission européenne a présenté en février un projet qui prévoit d'imposer à 0,1 % les actions et les obligations et à 0,01 % les produits dérivés, ce qui pourrait, selon elle, rapporter jusqu'à 35 milliards d'euros par an. Cette proposition a soulevé de nombreuses réserves, et l'exécutif européen s'est dit prêt à l'amender tout en appelant les États à passer à l'acte.