Les taux d'emprunt des principaux pays de la zone euro se sont très légèrement tendus vendredi sur le marché obligataire qui a été peu réactif aux différents indicateurs économiques en zone euro.

Le taux à 10 ans de l'Allemagne, qui évolue en sens inverse de la demande, s'est inscrit à très légère hausse à 1,856% à la clôture à 18 h (12 h à Montréal). Il était de 1,855% jeudi sur le marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

De même, le taux de la France a progressé à 2,473% (contre 2,447%).

Parmi les pays les plus fragiles, le taux de l'Espagne s'est très peu tendu à 4,537% (contre 4,534%), tout comme celui de l'Italie à 4,401% (contre 4,372%).

«C'est une journée de consolidation», sans grande nouvelle, remarque Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis.

Les investisseurs ont été peu sensibles aux indicateurs économiques en zone euro publiés en cours de séance.

L'indice de confiance économique a continué de s'améliorer en août pour le quatrième mois de suite et a atteint son plus haut niveau en deux ans.

Par ailleurs, le taux de chômage est resté stable dans la zone euro en juillet sur un mois et l'inflation a fortement ralenti en août.

Le marché était toujours attentif en outre à la situation en Syrie.

Les États-Unis recherchent «une coalition internationale» pour répondre à l'attaque présumée à l'arme chimique du régime de Damas sur des civils, a déclaré vendredi matin le chef du Pentagone, au lendemain du rejet par le parlement britannique de toute intervention militaire unilatérale contre Damas.

«Si la Syrie est un risque qui se matérialise, bien évidemment ce sera potentiellement un facteur de soutien pour l'obligataire», en particulier les pays plus solides dont la dette serait recherchée par des investisseurs souhaitant prendre peu de risques, souligne M. Regnat.

Selon lui, le marché obligataire «va temporiser» jusqu'aux prochaines réunions de banques centrales, à commencer par celle de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi prochain puis celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) mi-septembre.

De leur côté, les économistes chez Crédit Agricole CIB remarquent que «les taux d'intérêt n'ont pas été tellement sous pression cette semaine, au contraire des semaines précédentes».

Les taux des pays solides ont en effet amorcé une remontée ces derniers temps en raison de meilleures nouvelles en zone euro et d'une politique monétaire qui s'annonce moins accommodante de la part de la Fed.

Par ailleurs, le taux du Portugal a bondi à 6,732% (contre 6,574%) alors que le gouvernement portugais a subi un nouveau revers, la Cour constitutionnelle ayant censuré une mesure d'austérité mise au point dans le cadre du plan de réformes exigé par les créanciers du pays.

«Le marché réagit négativement mais ce ne devrait pas être un très gros préjudice en termes de financement», note M. Regnat.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans a baissé à 2,772% contre 2,773% jeudi.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans baissait à 2,751% contre 2,762% jeudi, tout comme celui à 30 ans à 3,691% contre 3,714% la veille. Le taux à 3 mois était stable à 0,02%.

Sur le marché interbancaire, l'Euribor a reculé à 0,224% contre 0,225% jeudi, tout comme le Libor à 0,260% contre 0,261% la veille.