L'économie indienne a crû de 4,4% seulement au premier trimestre, la plus mauvaise performance depuis 2009, selon les statistiques officielles, un nouveau coup dur au moment où les autorités s'efforcent de soutenir une monnaie en forte chute.

Les analystes attribuent cette faiblesse à la baisse des investissements, à une inflation tenace en hausse et à une réduction des exportations vers les pays développés.

Le marché tablait sur une croissance de  4,7%.

Les chiffres montrent un troisième trimestre consécutif de croissance inférieure à 5%.

Selon les chiffres officiels, la production industrielle a chuté de 1,2% par rapport à l'année précédente tandis que la production minière s'est contractée de 2,8%. Le secteur de la construction a connu une croissance de 2,8% et les services de 8,9%. La production agricole a connu une croissance de 2,7%

Le taux de croissance actuel est le plus faible depuis 2009 lorsque l'Inde et le reste du monde subissaient l'impact de la crise financière globale.

Le premier ministre indien avait assuré plus tôt dans kla journée de vendredi que la croissance de la troisième puissance asiatique allait redémarrer à l'automne et que la roupie, qui a perdu un quart de sa valeur en quelques mois, allait se stabiliser.

«Nous sommes sans aucun doute confrontés à des difficultés importantes, mais nous avons la capacité d'y répondre. C'est dans des moments pareils qu'une nation doit montrer ce dont elle est capable», a déclaré devant le Parlement Manmohan Singh, quelques heures avant la publication des chiffres sur la croissance.

Sur le trimestre précédent, le PIB avait affiché une hausse de 4,8% sur un an. Et sur l'ensemble de l'année 2012/2013, la croissance a été de «seulement» 5%, le taux le plus bas depuis dix ans affiché par ce pays de 1,2 milliard d'habitants.

Ces chiffres peuvent paraître élevés aux pays occidentaux à la croissance anémique, mais le gouvernement indien estime que la lutte contre la pauvreté ne peut être réelle qu'avec une hausse de 10% du PIB.

«La croissance va se reprendre au deuxième semestre (de l'année budgétaire), sauf situation imprévue extrême», a assuré le chef du gouvernement, dont le Parti du Congrés aborde en position délicate la campagne avant les élections générales du printemps prochain.

La mousson abondante cette année entraînera d'importantes récoltes, ce qui fera baisser le prix des aliments, a-t-il avancé. Et la baisse de la roupie dopera les exportations du pays, selon lui.

«Le processus de stabilisation qui soutiendra la valeur de la devise est en marche (...). Les marchés des changes vont se reprendre», a encore dit Manmohan Singh, 80 ans, réputé pour avoir sauvé le pays d'une grave crise financière en 1991, lorsqu'il était ministre des Finances. Mais aujourd'hui, beaucoup accusent le gouvernement d'immobilisme.

«Les fondamentaux de l'économie indienne sont solides», a-t-il répété.

Outre un fort ralentissement de sa croissance, l'Inde affiche un déficit courant équivalent à 4,5% du PIB. La chute de la roupie dope la valeur de ses importations --pétrolières notamment-- et gonfle encore ce déficit.

La devise indienne pâtit également de l'annonce par la Réserve fédérale américaine (Fed) d'un prochain ralentissement de ses achats d'actifs, qui alimente des mouvements de sortie de capitaux hors des pays émergents aux fondamentaux les plus fragiles, dont l'Inde.