L'accélération de la croissance aux Philippines s'est poursuivie au deuxième trimestre 2013, avec un taux de 7,5% sur un an, soit le plus élevé des pays d'Asie du sud-est, indiquent les chiffres officiels publiés jeudi.

Le produit intérieur brut (PIB) de l'archipel a augmenté de 7,5% par rapport au 2e trimestre 2012 et de 1,4% par rapport au trimestre précédent. Sur les trois premiers mois de 2013, la croissance était de 7,7% (chiffre révisé).

«Alors que les autres économies qui progressaient à un rythme élevé sont en train de décélérer à cause du ralentissement mondial, l'économie des Philippines a fait preuve de sa force de résistance aux chocs», s'est félicité Arsenio Balisacan, le secrétaire à la Planification socio-économique.

Il s'agit du quatrième trimestre consécutif de croissance supérieure à 7%, soit un taux supérieur aux 5% affiché en moyenne ces dix dernières années par le pays.

Sur la période sous revue, une baisse des exportations a été compensée par une consommation des ménages solide et le secteur de la construction, dopé par les commandes publiques.

Le secrétaire à la Planification estime probable que la croissance en 2013 dépasse l'objectif du gouvernement, qui est compris entre 6 et 7%.

L'archipel a longtemps été à la traîne dans le boom de la région du Sud-est asiatique, rongé par la corruption et la mauvaise gestion, maux contre lesquels le président Benigno Aquino a promis de se battre lors de son arrivée au pouvoir en juin 2010.

Citant une croissance soutenue et les réformes pour une meilleure gestion publique, les agences de notation ont relevé ce printemps la note accordée à la dette souveraine du pays, améliorant ainsi la confiance des investisseurs étrangers.

Mais le pays nécessite une longue période de forte croissance et d'investissements s'il veut faire reculer le chômage et endiguer la pauvreté, a souligné Arsenio Balisacan.

Sur une population de près de 100 millions d'habitants, 28% vivent avec 58 cents US par jour, ou moins, et 26,7% sont sans emploi, selon les chiffres officiels.

Dix pour cent de la population sont obligés de travailler à l'étranger, souvent dans des emplois peu qualifiés, pour faire vivre la famille. Autre point noir, l'énorme fossé entre une infime minorité, très riche, et la vaste majorité de la population, pauvre ou très pauvre.