Une deuxième plainte en nom collectif a été déposée aux États-Unis, accusant le London Metal Exchange (LME), les banques Goldman Sachs et JPMorgan Chase et le négociant de matières premières Glencore Xstrata d'entente illégale dans le stockage d'aluminium, a indiqué mercredi la Bourse de Hong Kong (HKEx).

La Bourse de Hong Kong, qui a racheté le LME l'année dernière, avait déjà fait part dimanche d'une plainte similaire dirigée seulement contre la première bourse mondiale des métaux et Goldman Sachs.

«Il n'est pas inhabituel que des plaintes additionnelles de même nature soient déposées aux États-Unis une fois qu'une action de groupe a été démarrée», a précisé la HKEx dans un communiqué.

Cette fois, la plainte a été déposée auprès du tribunal fédéral du district nord de Floride (sud-est des États-Unis), par une société acheteuse de produits d'aluminium et un individu se décrivant comme «buveur de boissons contenues dans des cannettes d'aluminium».

Selon eux, les accusés font gonfler les prix de l'aluminium en créant artificiellement des files d'attente par le contournement des règles du LME - qui oblige à livrer un niveau minimum de métal chaque jour - en déplaçant l'aluminium d'un entrepôt à l'autre.

«La première évaluation de la direction du LME reste que les plaintes sont sans fondement et que le LME va les contester vigoureusement», a déclaré la Bourse de Hong Kong dans son communiqué de mercredi.

Goldman Sachs et JPMorgan, qui détiennent des entrepôts agréés par le LME, ont également fait savoir qu'ils jugeaient cette plainte «sans fondement».

«Il n'y a pas de queues dans nos entrepôts», a par ailleurs précisé mercredi JPMorgan, en référence à l'attente de plusieurs mois que doivent supporter actuellement ceux qui veulent récupérer leur métal.

La prime payée par ceux qui veulent leur aluminium immédiatement se répercute sur l'ensemble du marché, augmentant le coût réel de ce métal par rapport à son prix sur le LME (1783,75 dollars la tonne lundi à 10h, heure de Montréal).

Les prix de l'aluminium auraient ainsi été gonflés de 3 milliards de dollars l'année dernière au niveau mondial, selon le brasseur américain MillerCoors.

Face à l'actuelle levée de boucliers, le LME a annoncé le mois dernier qu'il comptait changer ses règlements de livraisons, accusés d'avoir largement contribué aux retards et au goulot d'étranglement.

La bourse par laquelle transitent 80% des échanges mondiaux de métaux de base propose d'obliger les entrepôts où les délais dépassent 100 jours à livrer deux fois plus de métal qu'ils n'en reçoivent chaque jour.