Le gouvernement japonais a jugé mardi que l'économie nippone se dirigeait vers «la reprise», deux jours après la victoire aux élections sénatoriales du premier ministre Shinzo Abe qui a promis d'amplifier sa politique de relance.

«L'économie montre des signes indiquant qu'elle se dirige vers la reprise», a déclaré le gouvernement dans son rapport mensuel sur l'économie de l'archipel, utilisant ce terme pour la première fois depuis dix mois.

La Banque du Japon avait elle aussi jugé que l'économie était en train de se reprendre à l'issue d'une réunion de son comité de politique monétaire le 11 juillet, pour la première fois depuis deux ans et demi.

Au premier trimestre, le produit intérieur brut de la troisième puissance économique mondiale a grimpé de 1% par rapport au quatrième trimestre 2012.

Lundi, M. Abe a promis «d'intensifier» sa politique de relance, surnommée «Abenomics» par les médias, au lendemain de la victoire de son Parti libéral-démocrate (PLD, droite) aux élections sénatoriales.

Dimanche, le PLD qu'il préside a conquis la majorité absolue à la chambre haute, avec l'appoint de son allié du Nouveau Komeito (centre), en partie grâce à la popularité du premier ministre et de son programme de relance.

Depuis son retour au pouvoir en décembre, M. Abe a entre autres fait voter des budgets supplémentaires pour financer de grands travaux et a poussé la Banque du Japon à assouplir considérablement sa politique monétaire pour en finir avec une déflation chronique.

«Les récentes évolutions des prix indiquent que la déflation s'apaise», a expliqué le gouvernement dans son rapport publié mardi. L'un des objectifs majeurs de la politique de M. Abe est de mettre un terme à une quinzaine d'années de déflation, un phénomène qui décourage l'investissement des entreprises et incite les consommateurs à repousser leurs achats.

Derniers chiffres disponibles, les prix à la consommation, hors ceux des produits périssables, ont stagné en mai sur un an (+0,0%), la hausse des prix de l'électricité et du gaz compensant la baisse des tarifs alimentaires et de nombreux produits électroménagers.

La troisième «flèche» de la politique de M. Abe consiste par ailleurs à doper le potentiel de croissance du pays via un ensemble de réformes allant de la restructuration d'un secteur agricole vieillissant à toute une série de mesures de déréglementation en passant par la conclusion d'accords de libre-échange.

Mardi, le Japon a d'ailleurs officiellement rejoint l'ambitieuse négociation d'un accord commercial transPacifique (TPP), qui implique l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, les États-Unis, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam.

Le Japon négocie parallèlement avec l'Union européenne et avec le tandem Chine-Corée du Sud en vue de conclure deux autres accords de libre-échange.