Les taux d'emprunt du Portugal et des pays les plus fragiles de la zone euro, comme l'Italie et l'Espagne, ont bénéficié lundi d'une nette détente, grâce notamment à l'apaisement des tensions politiques.

À 12 h, le taux à 10 ans du Portugal, qui évolue en sens inverse de la demande, baissait à 6,389% contre 6,799% vendredi, sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

La détente était nette pour l'Italie aussi à 4,312% contre 4,406% en fin de semaine dernière. Même chose pour l'Espagne à 4,609% contre 4,676% vendredi.

Au Portugal, «la stabilisation de la situation politique», avec un gouvernement «capable de passer les réformes nécessaires» à la poursuite du plan de stabilisation financière «a été favorablement accueillie par les marchés, d'où la nette détente des taux d'emprunts», a expliqué Slavena Nazarova, économiste à Crédit Agricole CIB.

Conforté par le soutien du président dimanche soir, le premier ministre portugais s'est engagé lundi à garder le cap de l'austérité afin de restaurer la confiance après une crise politique qui a fait douter de la réussite du programme de redressement financier du pays.

À peine remis en selle après trois semaines d'incertitude, Pedro Passos Coelho a défendu la politique de rigueur qu'il mène sous la tutelle de ses créanciers internationaux en échange du prêt de 78 milliards accordé en mai 2011.

Selon Mme Nazarova, «par effet de contagion», l'Espagne et l'Italie ont aussi vu leur taux baisser. «L'Espagne est peut-être le pays où l'incertitude politique reste la plus forte», mais comme pour le moment il n'y a pas de mauvaises nouvelles supplémentaires, la tendance est à l'apaisement, a-t-elle poursuivi.

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé lundi qu'il s'adresserait bientôt aux députés pour expliquer la situation du pays, au moment où l'opposition le presse de sortir de son silence face à un scandale de corruption présumée.

«Je me présenterai devant le Parlement pour donner toutes les explications» sur la situation économique et politique du pays, à la fin du mois de juillet ou au début août, a déclaré M. Rajoy devant la presse.

De façon plus globale, l'économiste table sur «une amélioration de la reprise économique en zone euro», ce qui aura sans doute pour effet de faire monter un peu les taux des dettes refuges comme celles de l'Allemagne et de la France et à l'inverse de faire descendre les taux d'emprunt des pays les plus fragiles.

Lundi, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne était en légère baisse à 1,515% contre 1,519% vendredi et celui de la France était quasiment stable à 2,190% contre 2,188%.

Hors zone euro, le taux britannique à 10 ans a reculé à 2,259% contre 2,284% vendredi.

Aux États-Unis, le taux à 10 ans était également en baisse à 2,471% contre 2,491% vendredi, tandis que celui à 30 ans s'élevait à 3,536% contre 3,578%. Le taux à trois mois était stable à 0,02%.

Sur le marché interbancaire, l'Euribor s'est établi à 0,221% contre 0,220% vendredi et le Libor est resté stable à 0,265%.