Une large majorité de Grecs juge nécessaires des licenciements de fonctionnaires, selon un sondage rendu public dimanche, quelques jours après le vote, contesté par des milliers de manifestants, d'un plan de réorganisation de la fonction publique.

Les partisans des licenciements dans la pléthorique administration grecque sont 60,6% contre 36% d'opposants, relève ce sondage de l'institut Kapa réalisé auprès de 1002 personnes, mardi et mercredi, précisément durant les deux journées de mobilisation sociale les plus intenses contre les mesures soumises au Parlement.

Si quelque 70% des sympathisants de la Nouvelle-Démocratie (droite) et du Pasok (socialiste), les deux partis de la coalition au pouvoir, approuvent la solution du licenciement, ils sont également 47,4% à la juger nécessaire parmi les sympathisants du parti de gauche radicale du Syriza, première force d'opposition, qui n'a de cesse de dénoncer les ravages humains et sociaux provoqués par la remise au pas financière du pays surendetté par l'UE et le FMI.

Dans ce sondage publié par l'hebdomadaire To Vima, 64,5% des personnes interrogées se disent aussi favorables à la fin de l'inamovibilité des fonctionnaires.

Le Parlement grec a voté cette semaine un projet de loi incluant un plan de disponibilité des fonctionnaires affectant pour l'instant des policiers municipaux, des enseignants, des gardiens d'école, qui devront travailler huit mois avec un salaire réduit avant d'accepter une nouvelle proposition, ou quitter la fonction publique s'ils refusent.

Les premières mises en disponibilité sont effectives lundi et 4200 fonctionnaires seront concernés d'ici à la fin juillet. D'autres listes de fonctionnaires devraient suivre dans les prochaines semaines, la Grèce s'étant engagée à imposer rapidement des mutations à 25 000 agents administratifs.

Cette promesse a notamment permis au pays de sécuriser le versement d'une partie d'une nouvelle tranche d'aide internationale de 6,8 milliards d'euros approuvée récemment par la zone euro et le FMI.

La réduction de la fonction publique grecque, aux effectifs augmentés durant des décennies par les pratiques clientélistes des partis politiques, est l'une des nombreuses exigences des créanciers de la Grèce.