L'Italie compte 9,56 millions de personnes pauvres, dont 4,81 millions vivent dans une «pauvreté absolue», selon un rapport de l'Institut national des statistiques (Istat), publié mercredi.

Ce total représente 15,8% de la population en 2012, en hausse par rapport à l'année précédente (13,6%), selon la même source.

Parmi eux, les personnes vivant dans la pauvreté absolue sont passées de 5,7% de la population italienne en 2011 à 8% en 2012.

«Depuis le début de la crise économique en 2008, c'est la première fois que nous enregistrons un véritable saut de la pauvreté relative et absolue qui touche toutes les catégories sociales», a déclaré Linda Laura Sabbadini, une responsable de l'Istat, lors de la présentation du rapport à la presse.

La «pauvreté absolue» est caractérisée par l'impossibilité de payer les biens et les services considérés «essentiels» pour avoir un niveau de vie «au minimum acceptable». Elle varie en fonction des localités italiennes, la vie étant moins chère au sud que dans le nord du pays, ou de la typologie de la famille.

À titre d'exemple, le seuil de pauvreté absolue pour une personne âgée de 18 à 59 ans varie de 537 euros/mois dans une petite municipalité du sud à 806 euros/mois dans une zone urbaine du nord.

Les autres personnes recensées dans cette étude vivent dans une «pauvreté relative», dont le seuil a été fixé pour l'année 2012 à un revenu de 990,88 euros pour une famille de deux membres.

La pauvreté relative a augmenté dans de nombreuses typologies de familles et dans toutes les régions du pays, passant de 4,9% en 2011 à 6,2% dans le riche Nord, de 6,4% à 7,1% dans le centre et de 23,3% à 26,2% dans le sud défavorisé.

Le seul signal d'amélioration en termes de pauvreté relative est enregistré dans le groupe des personnes âgées vivant seules, où l'incidence passe de 10,1% à 8,6%, selon l'Istat.

L'Istat signale par ailleurs que 2,8% des familles italiennes sont «à risque de pauvreté», leurs revenus étant très légèrement supérieurs au seuil qui détermine la pauvreté.

L'Italie est entrée en récession économique fin 2011 et la crise ne cesse de s'accentuer, tandis que le chômage a atteint en mai un taux record de 12,2%.