Les sites Rio Tinto Alcan (RTA) de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) et Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) vont passer dans le giron du producteur d'aluminium allemand Trimet, selon un accord conclu samedi après quatre mois de négociations qui associe également EDF et va permettre de sauver 510 emplois.

Le PDG d'EDF, Henri Proglio, dont le groupe prendra une participation de 35% dans la nouvelle société, a également paraphé l'accord qui permet de sauver 470 emplois en Savoie et une quarantaine dans le Tarn-et-Garonne.

Les salariés ont applaudi les signataires et ont acclamé le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, présent sur place aux côtés du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et de Thierry Repentin, son collègue des Affaires européennes, ancien élu de Savoie.

«Après avoir échoué dans l'acier, on réussit dans l'aluminium», s'est enthousiasmé M. Montebourg soulignant le contraste avec la difficile gestion du dossier des hauts fourneaux d'ArcelorMittal à l'automne.

«Trimet donne une nouvelle vie à ce site, avec un partenariat franco-allemand. Il fallait un industriel comme Trimet pour que les choses marchent. Nous avons réussi, il n'y a pas d'avenir pour la France sans industrie», a déclaré de son côté Jean-Marc Ayrault.

Deux jours après l'avoir recadré sur les gaz de schiste, le premier ministre s'est fendu samedi d'un hommage à «l'action déterminée menée par le ministre du Redressement productif depuis plusieurs mois» qui  «a permis le succès» de l'opération.

Trimet était en négociation depuis mars avec Rio Tinto Alcan et le gouvernement pour la reprise des usines de Saint-Jean-de-Maurienne et Castelsarrasin.

Le groupe familial allemand prendra 65% du capital de la nouvelle société chapeautant les deux sites et EDF détiendra le solde de 35%, ont précisé samedi à l'AFP des sources proches du dossier.

Une responsable syndicale de Rio Tinto avait auparavant fait état d'une prise de participation du Fonds stratégique d'investissement (FSI) à hauteur de 5%.

Au final, la Banque publique d'investissement (BPI) pourrait prendre plus tard une telle participation, qui diminuerait d'autant celle de Trimet, selon les sources proches du dossier.

«Trimet et EDF ont invité la Banque publique d'investissement à participer au projet», ont confirmé sans autres détails les ministères du Redressement productif et des Affaires européennes dans  un communiqué.

«Trimet s'est également engagé à pérenniser les sites et à accroître leur production», ont précisé les sources.

«Le projet industriel qui sera mis en oeuvre par un investissement de plus de 200 millions d'euros sur six ans sera accompagné dans le temps par l'État, notamment avec la Banque publique d'investissement», ont annoncé les ministères du Redressement productif et des Affaires européennes.