L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, deux monarchies pétrolières du Golfe, ont annoncé mardi des aides de 8 milliards de dollars, dont 2 milliards en dons, à l'Égypte pour soutenir l'économie de ce pays, six jours après la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi.

Selon l'agence officielle saoudienne Spa, Riyad a décidé l'octroi d'une aide de 5 milliards $US qui se compose ainsi: un dépôt, sans intérêt, de deux milliards de dollars à la Banque centrale d'Égypte, un don d'un milliard de dollars et l'équivalent de deux milliards en produits pétroliers et gazier.

Le ministre saoudien des Finances, Ibrahim al-Assaf, cité par l'agence Spa, a précisé que cette aide, décidée par le roi Abdallah, était destinée à «soutenir l'économie de l'Égypte face aux défis que rencontre ce pays», confronté à des difficultés économiques et à une instabilité politique depuis la chute du régime de Hosni Moubarak en 2011.

L'Arabie saoudite a bien accueilli la destitution la semaine dernière de M. Morsi et le roi Abdallah a été le premier chef d'État étranger à féliciter le président par intérim Adly Mansour quelques heures après sa nomination.

Pour leur part, les Émirats arabes unis ont annoncé plus tôt dans l'après-midi une assistance à l'Égypte de 3 milliards de dollars, dont un don d'un milliard de dollars et d'un dépôt, sans intérêt, de deux milliards de dollars à la Banque centrale égyptienne.

L'annonce de cette assistance a été faite par le conseiller à la sécurité nationale des Émirats, cheikh Hazaa ben Zayed Al-Nahyane, à l'issue d'une rencontre au Caire avec M. Adly Mansour, selon l'agence officielle des Émirats Wam.

Le responsable émirati s'est rendu au Caire à la tête d'une importante délégation comprenant le ministre des Affaires étrangères, cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, la ministre du Développement et de la coopération internationale, Loubna al-Qassimi, le ministre d'État aux Finances, Abid Tayer et de celui de l'Énergie, Souheil Mazroui.

Cheikh Hazaa a renouvelé à l'occasion les félicitations des dirigeants des Émirats à M. Mansour, en affirmant la solidité des relations entre les deux pays et sa conviction qu'elles allaient se développer, selon l'agence.

«Les Émirats sont convaincus que le peuple égyptien aura la capacité de surmonter la passe difficile qu'il traverse et relever les défis», a notamment déclaré cheikh Hazaa, selon l'agence Wam.

«Les Émirats se tiennent aux côtés de l'Égypte et de son peuple en ce moment crucial de leur histoire», a-t-il ajouté en soutenant que «la sécurité et la stabilité de l'Égypte sont la pierre angulaire de la sécurité arabe».

Le Qatar, principal soutien des Frères musulmans, a été le principal pourvoyeur de fonds de l'administration Morsi.

Ce riche pays gazier avait annoncé le 10 avril 2013 son intention d'acheter des obligations égyptiennes pour trois milliards de dollars qui allaient s'ajouter à une assistance financière de 5 milliards de dollars.

Le Qatar a réagi avec réserves à la mise à l'écart de M. Morsi, en affirmant toutefois son intention de «continuer à soutenir l'Égypte».

Doha a condamné lundi les violences qui ont fait des dizaines de morts parmi les partisans de M. Morsi au Caire tandis que la presse du Qatar n'a cessé de mettre en garde contre un scénario à l'algérienne en Égypte.

Ce pays d'Afrique du Nord a connu une dizaine d'années de violences après l'interruption du processus électoral en 1990 alors que les islamistes étaient donnés vainqueurs.

Le chef spirituel des Frères musulmans, le prédicateur qatari d'origine égyptienne Youssef al-Qaradaoui, a assuré que M. Morsi restait le président «légitime» de l'Égypte et appelé à le rétablir dans son poste.