L'euro chutait à des niveaux plus vus depuis trois mois face au dollar mardi, fragilisé par la perspective du maintien d'une politique accommodante en zone euro à la veille d'une intervention du président de la Fed, Ben Bernanke.

Vers 14 h, l'euro valait 1,2772 dollar, contre 1,2868 dollar lundi à 17 h. La monnaie unique européenne est tombée plus tôt à 1,2756 dollar, à son niveau le plus faible depuis le 4 avril.

L'euro se stabilisait face à la devise nippone, à 128,91 yens, contre 129,96 yens lundi soir.

Le dollar oscillait autour de l'équilibre face au yen, à 100,92 yens contre 100,99 yens lundi.

Le marché «commence à voir de plus en plus de divergence entre les politiques monétaires en Europe et aux États-Unis», ce qui se traduit par une «accélération de la vitesse à laquelle l'euro décline face au dollar», a observé Sébastien Galy, de la Société Générale à New York.

En zone euro, des commentaires dans la presse de Jörg Asmussen, un membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), évoquant un «maintien à des niveaux bas de ses taux directeurs pendant +au moins douze mois+, ont provoqué une nette chute» de la monnaie unique, a précisé Omer Esiner, de Commonwealth Foreign Exchange.

Les cambistes tablaient jusqu'à présent sur une poursuite de cette politique de taux bas pour une période prolongée mais sans durée précise.

«Même si la BCE est par la suite revenue sur ces propos, l'effet était là», a expliqué M. Galy.

Les taux bas de l'institution rendent l'euro moins rémunérateur.

La baisse d'un cran de la note à long terme de l'Italie par l'agence de notation Standard and Poor's, qui a invoqué des craintes sur la situation économique et la capacité de résistance du pays dans un contexte d'un affaiblissement continu de la croissance, a par la suite accentué le plongeon de la devise européenne.

Le dollar de son côté se renforçait à la veille de la publication des minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) et d'une intervention du patron de l'institution dans le cadre d'une conférence à Boston (Massachusetts, nord-est).

«On s'attend à ce qu'il tente de contrôler la courbe des taux d'intérêt, en hausse brutale, et de calmer le jeu», a expliqué M. Galy.

Le marché attendait également des précisions sur le début d'un ralentissement du programme de soutien de la Fed à la première économie mondiale, alors que la conjoncture et la santé du marché du travail montraient des signes d'embellie.

La livre britannique plongeait quant à elle à des plus bas en trois ans, plombée par la publication d'indicateurs décevants dont le recul surpris de la production manufacturière en mai.