Le Fonds monétaire international a donné lundi à la zone euro sa feuille de route pour «relancer la croissance et l'emploi», notamment en se montrant plus souple sur la réduction des déficits parallèlement aux réformes structurelles.

Dans un rapport publié lundi soir à la fin d'une réunion des ministres des Finances de l'union monétaire, le FMI a reconnu les progrès accomplis depuis un an, quand la survie même de l'euro était en jeu.

«Néanmoins, les forces centrifuges au sein de la zone euro restent sérieuses et pèsent sur la croissance», ajoute le rapport résumé à l'issue de l'Eurogroupe par la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

Il souligne notamment le poids de l'ajustement budgétaire et les niveaux record du chômage qui menacent le «potentiel de croissance à long terme».

«Dans ce contexte, relancer la croissance et l'emploi est impératif», affirme l'institution de Washington en plaidant pour des actions sur quatre fronts dans la zone euro: restaurer le bilan des banques pour relancer le crédit, progresser vers une union bancaire complète, apporter un soutien suffisant à l'économie à court terme, mettre en oeuvre des réformes structurelles pour tirer la croissance.

Pour soutenir l'économie, le FMI se prononce en faveur d'une politique monétaire encore plus accommodante de la BCE, qui a maintenu la semaine dernière son principal taux directeur au niveau historiquement bas de 0,5%. Il évoque même des taux de dépôt négatifs pour les banques.

Alors que la Commission européenne vient d'accorder des délais supplémentaires à plusieurs pays de la zone, dont la France et l'Espagne, pour atteindre leurs objectifs de réduction des déficits, le FMI estime que les objectifs actuels «pourraient encore s'avérer ambitieux si la croissance est décevante».

«Il pourrait être nécessaire dans certains cas d'avoir plus de flexibilité, surtout si cela permet de mettre en oeuvre des réformes structurelles plus profondes ou de recapitaliser des banques viables».

Le FMI plaide pour des réformes structurelles non seulement au niveau des États membres (marché du travail, réglementations, droits acquis), mais aussi au niveau de la zone euro, notamment par la libéralisation des services et des accords de libre-échange.

En matière de bilan des banques, le FMI demande une «évaluation crédible» afin de faire progresser la «confiance dans le système financier de la zone euro». Cela passe notamment par un «examen de la qualité des actifs» qui soit mené de manière «complète» et «indépendante».

Sur l'union bancaire, il souligne la nécessité d'un mécanisme unique de résolution bancaire, pour lequel la Commission européenne doit présenter une proposition mercredi. Il plaide également pour un plus grand soutien de la Banque centrale européenne.