La Chine et la Suisse ont signé samedi un accord de libre-échange, le deuxième de Pékin avec un pays d'Europe, en plein bras de fer commercial entre la deuxième économie mondiale et l'Union européenne.

Le ministre chinois du Commerce, Gao Hucheng, et le ministre suisse de l'Économie, Johann Schneider-Ammann, ont apposé leur signature sur l'accord, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée au ministère du Commerce à Pékin.

«Cet accord de libre-échange a une signification importante pour les relations entre nos deux pays», a déclaré à l'AFP, le ministre suisse de l'Économie, après la signature.

M. Schneider-Ammann a souligné l'importance du marché intérieur chinois avec un fort potentiel de croissance de sa classe moyenne émergente.

Il a également insisté sur la couverture contre les risques financiers que représentait un tel accord, en offrant à la Suisse des perspectives commerciales solides en dehors de l'Europe après la sévère crise de la dette traversée par la zone euro ces dernières années.

Avec cet accord, «nous avons l'occasion de faire déborder le risque un peu au-delà des frontières européennes», a-t-il affirmé, et «cela a une grande importance.»

La Chine est le troisième partenaire commercial de la Suisse, après l'Europe et les États-Unis. Les échanges s'élèvent à 26,3 milliards de dollars, avec 22,8 milliards de dollars pour les exportations suisses en Chine. La Suisse, 19e économie mondiale, selon la Banque mondiale, est ainsi l'un des rares pays occidentaux à avoir une balance commerciale positive avec le géant chinois.

En comparaison l'Allemagne exportait pour 86 milliards de dollars en Chine et importait pour 99,8 milliards de dollars de ce pays.

Les montres, produits pharmaceutiques et chimiques, et les machines-outils constituent le gros des exportations suisses vers la Chine, la Confédération y achetant des textiles et des machines.

Cet accord de libre-échange intervient alors que la Chine et l'Union européenne sont engagées depuis plusieurs semaines dans un conflit commercial. La Commission européenne a en effet annoncé début juin instaurer des taxes provisoires sur le solaire chinois et Pékin a répliqué en lançant une enquête antidumping sur les vins importés de l'Union européenne. Les négociations serrées pour sortir du différent n'ont pas encore abouti.

En avril, la Chine avait signé avec l'Islande son premier accord de libre-échange avec un pays européen.

L'accord entre la Suisse et la Chine doit encore être approuvé par le Parlement suisse pour pouvoir entrer en vigueur.