La Commission européenne a estimé mardi que l'affaire d'espionnage des institutions européennes par les Américains ne devait pas retarder le début des négociations pour un accord de libre-échange transatlantique qui doivent commencer la semaine prochaine à Washington.

La Commission était réunie en collège à Strasbourg à l'occasion de la session plénière du Parlement européen.

«Tandis que le début des négociations commerciales entre l'UE et les États-Unis ne devrait pas être affecté, la partie européenne dira clairement que pour qu'une négociation aussi complète et ambitieuse réussisse, il faut la confiance, la transparence et la clarté entre les partenaires», a déclaré Pia Ahrenkilde Hansen, la porte-parole de la Commission.

La Commission, et en premier lieu le commissaire au Commerce, Karel De Gucht, ont la responsabilité de négocier les accords commerciaux au nom des 28, qui lui donnent mandat pour cela.

Depuis les révélations sur des activités d'espionnage américaines visant des institutions de l'UE, des voix se sont élevées pour remettre en cause la négociation du vaste accord de libre-échange transatlantique lancé le mois dernier.

«Entre partenaires, on n'espionne pas! On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s'il y a le moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des négociateurs européens», a déclaré dimanche la commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding.

Le groupe des Verts au Parlement européen a demandé le gel de l'ouverture des négociations et le blocage de l'accès aux données bancaires du système Swift pour inciter le gouvernement américain à répondre rapidement aux demandes d'explications de l'UE.