La chambre basse du Parlement russe, la Douma, a adopté mardi la loi d'amnistie pour les délits économiques et financiers voulue par le président Vladimir Poutine pour améliorer le climat des affaires dans le pays.

Le texte, qui pourrait concerner des milliers de personnes, a été approuvé en troisième lecture avec 298 voix pour et une abstention. Il doit être validé par la chambre haute puis promulgué par Vladimir Poutine.

Le chef de l'État russe a demandé fin juin au Parlement de voter une telle loi, dans le cadre d'une série de mesures destinées à favoriser les investissements à un moment où la croissance économique du pays a fortement ralenti.

De nombreux représentants des milieux d'affaires estiment en effet que le nombre élevé des personnes emprisonnées pour des délits économiques et financiers dissuade les entrepreneurs en Russie.

Les forces de l'ordre sont en outre régulièrement accusées d'être instrumentalisées au service d'intérêts privés et de s'appuyer sur des dispositions législatives floues pour pouvoir faire pression sur des entrepreneurs.

Mais la portée du texte fait débat.

Boris Titov, délégué du Kremlin pour les droits des entrepreneurs, avait estimé la semaine dernière que le texte pourrait concerner plus de 100 000 personnes, dont 13 500 détenus.

Selon cet homme d'affaires, 155 000 enquêtes ont été ouvertes en 2012 pour de tels délits.

Mais le représentant du Kremlin à la Douma, Garri Minkh, a avancé mardi une estimation plus modeste, citant 1299 affaires en cours et 340 personnes potentiellement libérées.

L'amnistie ne concernera en outre que les personnes condamnées pour la première fois, ce qui devrait exclure l'ex-patron du pétrolier Ioukos emprisonné depuis 2003, Mikhaïl Khodorkovski, condamné à deux reprises.