L'inflation a connu une accélération en juin dans la zone euro, à 1,6 % contre 1,4 % en mai, en raison d'un net rebond des prix de l'énergie, selon les chiffres communiqués lundi par l'office européen de statistiques Eurostat.

Malgré cette accélération, le taux d'inflation dans la zone euro est loin de son niveau d'il y a un an, puisqu'il était de 2,4 % en juin 2012.

Les principales composantes de l'inflation sont l'alimentation, les boissons alcoolisées et le tabac avec le taux annuel le plus élevé (3,2 %, stable comparé à mai), suivis de l'énergie (1,6 % contre -0,2 % en mai), des services (1,4 % contre 1,5 % en mai) et des biens industriels hors énergie (0,7 % contre 0,8 % en mai).

C'est donc le rebond des prix énergétiques qui a contribué à l'accélération de l'inflation. Eurostat ne donne pas d'autres détails dans son communiqué.

Même si l'inflation hors énergie devrait ralentir dans les mois qui viennent, cela «traduit la faiblesse de l'économie et ne devrait pas nécessairement inciter les consommateurs à consommer», souligne Jonathan Loynes de Capital Economics.

Le chiffre de juin reste encore bien en dessous de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), dont le mandat est de maintenir l'inflation proche (mais en-dessous) du seuil de 2 % à moyen terme.

«L'accélération de l'inflation et l'amélioration de l'activité privée dans la zone euro réduise la pression pour que la BCE assouplisse un peu plus sa politique monétaire», indique Martin Van Vliet de la banque ING, à trois jours d'une réunion de l'institut monétaire.

La BCE réunit son conseil des gouverneurs jeudi. Aucune mesure concrète n'est attendue par les analystes --ni sur les taux, ni sur les outils exceptionnels anti-crise-- mais plutôt de nouvelles paroles apaisantes sur sa disposition à maintenir sa politique monétaire accommodante aussi longtemps que le nécessitera la situation économique en zone euro.

Des indicateurs publiés lundi matin ont dressé un tableau contrasté de la situation. L'activité du secteur manufacturier s'est redressée en juin et a même atteint son plus haut niveau en 16 mois, traduisant une amélioration de la conjoncture dans la plupart des pays étudiés.

Mais les chiffres du chômage ne sont pas bons: en un mois, 67.000 personnes sont venues grossir les rangs des sans emploi, avec d'importantes disparités selon les pays. Le chômage touche 12,1 % de la population active, un niveau record.