Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, s'attend à une «amélioration graduelle» de la situation financière de la zone euro avant la fin de l'année, a-t-il déclaré lundi à Shanghai.

«La situation de la zone euro reste difficile mais quelques signaux d'une possible stabilisation sont apparus, et notre scénario de base continue d'être celui d'une amélioration très graduelle commençant dans la dernière partie de l'année», a déclaré Mario Draghi lors d'une conférence financière dans la capitale économique chinoise.

La BCE «continuera de soutenir l'effort économique en assurant la stabilité des prix dans la zone euro», a-t-il encore indiqué, selon une version écrite de son discours.

Les déclarations du patron de la BCE interviennent avant une réunion très attendue jeudi de l'institution financière de l'Union européenne (UE) qui doit évaluer les options disponibles pour stimuler son économie en récession après la réduction des taux d'intérêt le mois dernier.

L'inflation dans la zone euro a atteint 1,4% en mai contre 1,2% en avril, marquant une poussée pour la première fois depuis plusieurs mois, selon les chiffres officiels annoncés vendredi.

«En calibrant notre réponse politique par rapport aux défis à venir, la BCE restera profondément impliquée dans notre schéma de politique monétaire», a poursuivi M. Draghi.

En réponse à une question, le directeur de la BCE a estimé qu'en tête des priorités figurait la nécessité d'éviter la formation de «bulles» sur les marchés financiers et celle d'assurer le retour de la croissance.

«On aimerait voir une amélioration plus forte» de la situation économique, a-t-il encore déclaré.

Mario Draghi a encore écarté les risques d'éclatement de l'union monétaire, assurant que «l'union aujourd'hui est plus solide et forme une union plus stable qu'auparavant, parce que la conviction générale est qu'elle va demeurer».

En quête de solutions pour soutenir la croissance en zone euro, l'institution monétaire de Francfort a réduit début mai son principal taux directeur, baromètre du crédit en zone euro, d'un quart de point à 0,50% début mai, un niveau jamais atteint jusque-là.

Début mai également, la BCE avait abaissé à 1% son taux de prêt marginal au jour le jour, auquel les banques peuvent emprunter pour 24 heures auprès d'elle, mais a maintenu à 0% le taux des dépôts au jour le jour, auquel les banques peuvent placer de l'argent pour 24 heures auprès d'elle.

Mario Draghi n'avait alors pas exclu la possibilité de porter ce dernier taux à un niveau négatif, afin d'encourager les banques à prêter aux entreprises et aux ménages plutôt que d'entasser leurs liquidités excédentaires auprès de la BCE.