Chypre, qui a reçu la première tranche d'aide européenne dans le cadre d'un plan de sauvetage controversé, espère retrouver la confiance des marchés d'ici 2016, a indiqué mardi son ministre des finances Haris Georgiades.

L'UE a versé lundi les deux premiers milliards d'euros du prêt négocié dans le cadre du plan d'aide allant jusqu'à 10 milliards d'euros sur trois ans, a indiqué le Mécanisme européen de stabilité (MES), fonds de secours de la zone euro, dans un communiqué lundi.

«L'attribution de la première tranche de trois milliards d'euros (d'ici la fin juin, NDLR) ne signifie pas que les coffres de l'État sont suffisamment fournis pour nous permettre d'assouplir notre politique fiscale», a avertit M. Georgiades à la radio publique.

«Chypre ne peut emprunter librement sur les marchés comme le font les autres États. Ce montant nous permettra de tenir le coup jusqu'en 2016, année où nous devrions avoir retrouvé la confiance des marchés pour pouvoir à nouveau financer nos besoins», a-t-il ajouté.

Nicosie ne peut plus emprunter sur les marchés internationaux depuis la dégradation de la note de sa dette souveraine en 2011, toujours classée comme «spéculative».

Le MES a indiqué que deux milliards d'euros avaient été versés ce lundi et que la deuxième partie du versement, allant «jusqu'à un milliard», serait transférée d'ici le 30 juin.

Ces fonds ont été versés en contrepartie de mesures draconiennes, dont la restructuration de la première banque du pays et la mise en liquidation de la deuxième, ainsi qu'une ponction majeure et sans précédent sur les gros comptes bancaires dans ces deux institutions.

Le Parlement chypriote a adopté de justesse le programme d'aide financière controversé le 30 avril, ouvrant la voie au versement de l'aide.

Au total, le plan de sauvetage représente 23 milliards d'euros, dont 10 milliards fournis par la troïka des bailleurs de fonds internationaux, UE/banque centrale européenne/ Fonds monétaire international, le reste étant apporté par Nicosie.

La très importante diminution du secteur bancaire a été accompagnée de restrictions sur les flux de capitaux sans précédent dans la zone euro, qui handicapent un peu plus une économie déjà en pleine récession.

Chypre a parallèlement adopté un programme d'austérité prévoyant un milliard d'euros d'économies, par des hausses d'impôts, des diminutions des dépenses dans la fonction publique et des suppressions de postes.