L'agence Moody's a abaissé mardi de «positive» à «stable» la note de la dette souveraine de la Chine, qui reste inchangée à Aa3, en raison de la forte hausse du crédit dans l'économie chinoise et de l'ampleur insuffisante des réformes envisagées par les dirigeants chinois.

Cette révision à la baisse de la perspective attribuée à la note des bons du Trésor chinois, qui est au quatrième meilleur niveau possible sur l'échelle de Moody's, signifie que l'agence ne relèvera pas la note de Pékin à moyen terme.

Le gouvernement chinois a annoncé lundi 7,7% de croissance pour le premier trimestre 2013, un chiffre nettement inférieur aux attentes des analystes. Un panel de 12 économistes interrogés par l'AFP avait misé sur 8%.

Moody's prédit que la croissance pour cette année et l'an prochain se situera dans une fourchette allant de 7,5% à 8%, puis ralentira pour se situer entre 6% et 7% durant le reste de la décennie.

Si les finances de Pékin sont solides, avec un déficit budgétaire compris entre 1% et 2% et un poids de la dette n'excédant pas 30% du PIB, il n'en va pas de même pour celles des gouvernements locaux, dont «la dépendance budgétaire par rapport aux ventes de terrains introduit un niveau élevé de vulnérabilité vis-à-vis de la volatilité du marché immobilier», selon le communiqué de l'agence.

«Un autre risque auquel est confronté l'économie chinoise est la croissance élevée du crédit» et notamment des «prêts en dehors des banques, dans le secteur bancaire informel», selon Moody's.

L'agence estime que ce secteur informel n'est pas suffisamment important pour «présenter un risque systémique», mais relève que le contrôle de ces crédits «n'est pas du ressort des instruments de politique (monétaire) de la Banque populaire de Chine» (banque centrale).

Moody's maintient toutefois la note souveraine chinoise en raison de la solidité des finances de Pékin, qui a une «position externe de paiements exceptionnellement forte». Les réserves de change de la banque centrale ont atteint fin mars le niveau record de 3440 milliards de dollars.

Selon l'agence, «les fondamentaux du crédit pour la Chine sont soutenus par le maintien d'une forte croissance économique sur fond d'inflation faible».

Dans la foulée, Moody's a également révisé à la baisse de «positive» à «stable» la perspective accompagnant la note de la dette souveraine de Hong Kong, laquelle reste inchangée à «Aa1», la deuxième meilleure possible sur son échelle.

«Moody's a justifié cette décision par «un profil de risque affecté négativement par sa vulnérabilité aux chocs en matière de crédit qui pourraient émaner de Chine», à laquelle l'économie de Hong Kong est très fortement intégrée.

«La décision de changer la perspective sur la note Aa1 de positive à stable est motivée par le changement de perspective de la note Aa3 de la Chine de positive à stable», explique Moody's en précisant que cet écart de deux points est «approprié et doit être maintenu».

L'ancienne colonie britannique dispose de réserves budgétaires «presque égales à deux ans de dépenses», soit 36% de son PIB.