L'agence de notation Fitch a annoncé mardi avoir abaissé d'un cran la note souveraine de la Chine libellée en yuans, jugeant que l'explosion des crédits bancaires et leur manque de transparence faisaient peser des risques sur la stabilité financière.

Jusqu'à présent notée «AA-», la dette en yuans de la Chine est désormais reléguée à A+, soit la cinquième meilleure note possible dans la classification de Fitch.

Elle se situe ainsi au même niveau que la dette en devises du pays (A+), sur laquelle se focalisent plus généralement les investisseurs, et qui a été confirmée par Fitch, avec une perspective stable.

L'agence explique dans une note que les crédits bancaires au secteur privé ont augmenté nettement plus rapidement que le Produit intérieur brut (PIB) depuis 2009.

Fin 2012, relève-t-elle, ces crédits atteignaient 135,7% du PIB, soit le troisième chiffre le plus élevé des marchés émergents couverts par l'agence.

Par ailleurs, Fitch estime inquiétante la prolifération d'autres formes de crédits ainsi que l'aggravation de l'endettement des régions. L'agence relève ainsi que les conditions de certains prêts sont «opaques».

Quant au gouvernement, l'endettement (à un niveau de 49,2% du PIB) se situe dans la moyenne des pays bénéficiant de la même note, mais les recettes fiscales (environ 23% du PIB) restent inférieures.

Reste que Fitch a maintenu la note à long terme en devises (A+) du pays qui bénéficie d'immenses réserves de changes (3,387 milliards de dollars fin 2012). Elle prévient toutefois que le rééquilibrage de l'économie vers une croissance portée davantage par la consommation pourrait la rendre plus volatile.

L'agence de notation indique qu'elle continuera pour ses prochaines évaluations à suivre de près le niveau de transparence des données officielles et qu'un abaissement de la note pourrait survenir en cas «d'un ralentissement prononcé de l'économie débouchant sur une hausse du chômage». Elle suivra également de près la situation financière et sociale.