La Banque d'Angleterre a sans surprise maintenu jeudi son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé à 375 milliards de livres le montant total de son programme de rachats d'actifs, lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire.

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a pas fait de commentaire immédiat sur sa décision qui, selon les économistes, aurait été de nouveau obtenue à une courte majorité, ce qui les poussera à décortiquer les minutes de cette réunion, dont la publication est prévue le 17 avril.

Le montant total (375 milliards de livres sterling, 575 milliards de dollars CAN) du programme de rachats d'actifs - dit d'«assouplissement quantitatif» - de l'institution avait été relevé en juillet de 50 milliards de livres, une tranche épuisée début novembre.

«Il est fort probable que la décision de s'abstenir de lancer plus (de mesures) d'assouplissement quantitatif ait été de nouveau prise à 6 voix contre 3», a noté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

En mars comme en février, trois des neuf membres du Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale britannique - le gouverneur Mervyn King ainsi que Paul Fisher et David Miles - avaient opté pour une nouvelle tranche de 25 milliards de livres de ce programme mis en place en mars 2009 pour venir en aide à une économie britannique alors en profonde récession.

Si la plupart des économistes s'attendaient à ce statu quo, une minorité n'avait toutefois pas exclu la possibilité d'une nouvelle tranche de 25 milliards de livres, après une série d'indicateurs mitigés publiés depuis le début de l'année.

Mais comme le faisait remarquer Victoria Clarke, économiste chez Investec, la nécessité d'un statu quo a été «renforcée au cours de la matinée par la publication d'une légère hausse de l'activité dans le secteur des services en mars», un chiffre de nature à faire «refluer les craintes d'une nouvelle récession».

L'économie du Royaume-Uni a fait fin 2012 un pas vers une troisième récession depuis le début de la crise, avec une contraction de 0,3% au quatrième trimestre de 2012 par rapport au trimestre précédent.

Par ailleurs, pour certains économistes, la Banque d'Angleterre pourrait rester attentiste jusqu'à la prise de fonction le 1er juillet du nouveau gouverneur de l'institution, le Canadien Mark Carney.

«La vague d'énergie engendrée par l'arrivée du nouveau gouverneur Mark Carney(...) pourrait suffire à donner au Comité l'impulsion dont il a besoin pour obtenir plus de clarté sur les stratégies et les efforts à fournir» afin de relancer l'économie britannique, a anticipé Mme Clarke.