Depuis le printemps arabe, le Maroc dispose d'un nouvel argument pour attirer les investisseurs étrangers: la stabilité politique.

«Avant, nous n'utilisions pas cet argument, affirme le directeur des investissements de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), Ahmed Fassi Fihri. Maintenant, c'est un argument de vente.»

Il note les bouleversements qui ont agité les pays voisins. Certains vivent encore dans l'instabilité, comme la Tunisie, l'Égypte et la Libye.

«Le Maroc a traversé cette période de façon sereine», soutient-il.

Le président du Groupement des industries marocaines de l'aérospatiale (GIMAS), Hamid Benbrahim el-Andaloussi, affirme que le Maroc pratique depuis quelques décennies une politique d'ouverture, de dialogue.

Il estime que le pays a fait des pas supplémentaires en direction d'une plus grande démocratie depuis l'entrée en scène du roi Mohammed VI, il y a 13 ans.

«Le Maroc est un pays apaisé, soutient-il. Les déchirures du passé se sont réglées dans un espace adéquat.»

Le printemps arabe a accéléré le processus. Le roi Mohammed VI a réagi rapidement en lançant une réforme constitutionnelle et en ordonnant un référendum.

«Le Maroc bouge dans le bon sens pour l'accueil des investissements, affirme Christophe Delqué, responsable du site de Ratier-Figeac Maroc (RFM), manufacturier d'équipement de cabine de pilotage. Ce n'est pas un contexte sociopolitique à risque.»

La situation au Maroc contraste fortement avec celle de la Tunisie, qui essaie elle aussi de développer une industrie aéronautique.

«Je ne connais aucun investisseur qui voudrait aller en Tunisie, lance Benoît Martin-Laprade, directeur général de l'usine d'Aircelle Maroc. Lorsqu'on investit dans un nouveau site, on réfléchit à long terme. Il y a une stabilité au Maroc qu'on ne retrouve pas dans les autres pays du Maghreb.»