Une énorme boîte de chocolats trône sur une table dans le coin du bureau d'Ahmed Fassi Fihri, à Rabat, capitale marocaine. Faite de bois ouvragé et de verre, cette boîte comporte divers compartiments regorgeant de truffes, rochers et autres délices chocolatés.

«Servez-vous, servez-vous», lance-t-il.

Le directeur des investissements de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI) est en mode séduction. Mais ceux qu'il cherche à séduire, ce sont les entrepreneurs qui pourraient vouloir investir au Maroc. Il a plusieurs attraits à faire valoir, des attraits économiques, sociaux et politiques qu'il expose fièrement à La Presse Affaires.

«Les éléments fondamentaux macro-économiques sont solides, soutient-il. Au cours des 10 dernières années, la croissance économique a été de 4 à 5% en moyenne par année.»

M. Fassi Fihri note que le taux d'inflation est très bien maîtrisé, à moins de 2% par année. Le taux de chômage, qui était de 15% au début des années 2000, est descendu à 9%.

La dette ne représente que 50% du produit intérieur brut, ce qui permet au pays d'emprunter à des taux très concurrentiels.

«Nous sommes un des rares pays de la région à avoir une note investment grade chez les grandes firmes de cotation comme Fitch et Standard&Poor's.»

Le système bancaire marocain est solide et constitue le deuxième plus gros réseau en Afrique, après celui de l'Afrique du Sud.

«Les banques marocaines sont présentes dans 20 pays africains, fait valoir le directeur des investissements de l'AMDI. C'est très important pour qui veut exporter en Afrique.»

De meilleures infrastructures

M. Fassi Fihri ajoute que le Maroc a fait des efforts très importants dans la mise à niveau des infrastructures. Au début des années 2000, le pays comptait 100 kilomètres d'autoroutes. Il y en a maintenant 1500 kilomètres, et on vise 1800 kilomètres pour 2015.

Le Maroc compte 15 aéroports internationaux et plus de 20 ports, dont le port de Tanger, où transitent maintenant 3 millions de conteneurs. Le port vise 8,5 millions de conteneurs en 2017, ce qui correspond à la capacité actuelle du port de Rotterdam, premier port européen.

«Grâce à ce port, Renault s'est installée à Tanger et produira 400 000 voitures en 2015», soutient-il.

Le Maroc a également mis en place des stratégies sectorielles, avec des outils comme des zones franches, en plus d'avoir conclu des ententes de libre-échange avec de nombreux pays, dont les États-Unis, et d'avoir un statut d'associé auprès de l'Union européenne. «Le Maroc est un petit marché de 30 millions d'habitants, mais ces ententes permettent un accès à 1 milliard de consommateurs», affirme M. Fassi Fihri.

Il souligne la position géographique du Maroc, à seulement 14 kilomètres de l'Europe par le détroit de Gibraltar.

«Nous sommes pratiquement en Europe, mais nous sommes aussi la porte du continent africain», fait-il valoir.

Et il y a la question des coûts salariaux, un attrait incontournable. «Le salaire moyen est deux fois moins élevé qu'en Roumanie et huit fois moins élevé qu'en Europe occidentale.»