Le groupe McGraw-Hill, maison mère de l'agence de notation Standard and Poor's poursuivie par le département américain de la Justice, s'est dit mardi ouvert à un «règlement à l'amiable raisonnable» avec l'État fédéral.

«Nous sommes toujours ouverts à des règlements à l'amiable raisonnables», a affirmé le directeur juridique Ken Vittor au cours d'une conférence d'analystes, sans donner de détails sur ce que représentait financièrement un accord «raisonnable» à ses yeux.

Le directeur financier du groupe Jack Callahan a pour sa part minimisé l'impact sur les dépenses légales du groupe de la plainte du gouvernement américain, qui cherche à récupérer jusqu'à 5 milliards de dollars au nom des investisseurs ayant été lésés par les notes trop généreuses accordées par l'agence à des produits financiers à risque avant la crise de 2008.

«C'est relativement insignifiant. Nous reconnaissons qu'il y aurait peut-être de la pression sur ces dépenses courant 2013 mais pour l'instant nous pensons que nous pouvons le gérer», a-t-il expliqué au cours de cette conférence organisée en marge de la publication des résultats annuels du groupe.

Les dirigeants de S&P ont indiqué qu'ils allaient devoir présenter au tribunal une réponse à la plainte du DoJ sous 90 jours. Si un accord à l'amiable n'est pas trouvé et si le tribunal ne classe pas la plainte, le procès devrait avoir lieu «d'ici deux ou trois ans», estime le directeur juridique.

Dans un communiqué sur ses résultats annuels, McGraw-Hill souligne que «S&P a à son actif un record de cas combattus avec succès dans ce type de procès, avec 41 plaintes rejetées (par le juge) ou retirées volontairement».

Le groupe, qui a lancé une page internet dédiée à sa défense face au gouvernement (S&P's response to the DoJ Complaint), répète que la plainte du DoJ s'appuie sur des courriels «triés» et sortis de leur contexte choisis «parmi 20 millions d'emails» qui «mettent en lumière une culture de débat vigoureuse (au sein de l'agence de notation) mais pas de malversation».

«L'entreprise ne croit pas que le DoJ puisse prouver que l'échec» de S&P à prédire l'effrondrement du marché immobilier américain et celui des titres adossés à des prêts hypothécaires à risque (subprime), un échec «partagé par presque tout le monde à l'époque, était le résultat d'une démarche intentionnelle».