L'état de crise est disparu, mais les leaders mondiaux en matière de finance internationale, mettant fin au Forum économique international à Davos, en Suisse, ont souligné que cela ne signifiait pas qu'il était désormais possible de reprendre les vieilles habitudes.

La crème de la finance mondiale a plutôt mis en garde les gouvernements, samedi, contre la tentation de laisser leur soulagement face à un climat économique amélioré prendre le pas sur les réformes désirées par plusieurs afin de soutenir une reprise encore incertaine.

Selon la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, la réforme «fragile et timide» envisagée par le FMI dépend des «bonnes décisions» prises par les responsables des économies européennes, américaine et japonaise.

Les craintes à propos de l'éclatement de la zone euro ont disparu, alors que les États-Unis ont évité le «précipice fiscal» de hausses d'impôts et de compressions automatiques qui menaçaient de repousser la plus grande économie de la planète en récession.

Une fois ces périls écartés, certains craignent que les gouvernements relâchent les mesures visant à améliorer la croissance et réduire la dette qui sont encore réclamées par plusieurs institutions, dont le FMI.

Le FMI estime que l'économie mondiale croîtra d'environ 3,5 pour cent cette année, soit légèrement mieux que les 3,2 pour cent de l'an dernier. Cette croissance est toutefois inégale. La zone euro et le Japon sont en récession, mais les États-Unis soient en croissance, et les pays en développement comme la Chine prennent de l'expansion beaucoup plus rapidement.

Selon Mme Lagarde, les responsables européens doivent faire accepter des réformes qui empêcheront les banques en difficulté d'ajouter à la dette gouvernementale via des plans de sauvetage. Le progrès vers une «union bancaire» qui imposerait une supervision centralisée plus sévère des banques pour éviter les échecs et les plans de sauvetage ont été lents.

Toujours au dire de la dirigeante du FMI, les États-Unis devront également régler plusieurs aspects fiscaux importants qui n'ont été que repoussés de quelques mois lors des négociations de fin d'année.