Le Premier ministre de droite japonais, Shinzo Abe, a annoncé vendredi un plan de relance économique d'une ampleur de 20 000 milliards de yens (près de 228 milliards de dollars), pour sortir le pays de la crise chronique dans laquelle il se débat depuis des années.

«Il est extrêmement important de mettre un terme à la déflation prolongée et à la cherté du yen», a insisté le chef du gouvernement entré en fonction le 26 décembre après la victoire écrasante de son Parti Libéral-Démocrate (PLD) aux élections législatives anticipées dix jours auparavant.

Ce montant comprend 10 300 milliards de yens de dépenses de l'État pour dynamiser l'activité, combattre la déflation et endiguer la cherté du yen, notamment via de grands travaux publics, ainsi que les contributions financières des collectivités locales et entreprises privées.

Ce train de «mesures économiques d'urgence» exceptionnelles, appuyées par une rallonge budgétaire financée par l'emprunt, est censé générer la création de 600 000 emplois nouveaux et un surcroît de croissance de 2 points de pourcentage du produit intérieur brut (PIB).

Il s'agit d'un des plus gros dispositifs de soutien avec ceux qui avaient été mis en oeuvre lors de la crise financière mondiale de 2008-2009, mais «il ne s'agit pas de saupoudrage», a insisté le chef du gouvernement.

M. Abe a en outre de nouveau martelé l'importance d'un «travail main dans la main avec la banque centrale du Japon (BoJ)» pour en finir avec la baisse continue des prix qui freine l'activité, l'investissement, la progression des salaires et la consommation.

Par ce coup de levier, le gouvernement espère remettre dans le bon sens les engrenages économiques, critiquant au passage le précédent exécutif de gauche qui na selon lui fait qu'aggravé la situation.

Les dépenses nouvelles seront en grande partie dévolues à l'accélération de la reconstruction du nord-est dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, la remise en état des ponts, tunnels et autres infrastructures publiques vieillissantes.

Le gouvernement entend aussi aider les entreprises à lutter contre des taux de change défavorables ou encore les pousser à développer des produits et services nouveaux pour prendre le relais d'industries matures trop concurrencées à l'étranger.

La rallonge nécessaire pour l'année budgétaire en cours (avril 2012 à mars 2013), qui devrait atteindre 13 100 milliards de yens, est censée être votée par le parlement lors de la prochaine session qui débutera le 28 janvier et partiellement financée par l'émission de nouveaux bons du Trésor.

Le pouvoir exécutif conservateur fera au passage voler le plafond de surcroît d'endettement annuel de 44 000 milliards de yens que s'était imposé le précédent gouvernement de centre-gauche dans l'espoir de diminuer la dette colossale du pays (plus de 200% de son produit intérieur brut).