Le groupe de cartes de crédit American Express a annoncé jeudi la suppression de 5400 emplois pour «s'adapter à la révolution numérique» et alléger ses coûts, même s'il a parallèlement annoncé un bénéfice trimestriel meilleur qu'attendu.

Ces 5400 suppressions d'emploi, qui auront lieu «proportionnellement» aux revenus du groupe aux États-Unis et à l'international, représentent 8,5 % des effectifs actuels du groupe, qui s'élèvent à 63 500 personnes.

Amex prévoit toutefois qu'elles seront partiellement compensées par des créations de postes dans d'autres secteurs du groupe et il a précisé dans un communiqué s'attendre en fin d'année à des effectifs de «4 à 6 % inférieurs à leurs niveaux actuels».

«L'environnement économique reste difficile et nous avons besoin d'adapter nos activités», «d'alléger notre structure et de la rendre plus efficace» pour «réaliser tout notre potentiel», a justifié le PDG Ken Chenault lors d'une conférence d'analystes.

Pendant «les deux années à venir notre but est de maintenir la hausse de nos dépenses opérationnelles sous 3 %», a-t-il ajouté.

Les réductions de postes auront lieu graduellement tout au long de 2013 et les économies qui en découleront seront ressenties en partie cette année, mais essentiellement l'an prochain.

Le secteur des voyages «évolue», en particulier «le voyage d'affaires», et cette division sera donc la plus touchée et va être dotée d'une plus grande automatisation, sur internet et sur les appareils mobiles, a détaillé M. Chenault.

Le groupe veut aussi généralement «réduire la taille de (ses) effectifs tout en concentrant la bonne part de nos ressources au risque et au contrôle des activités», et «éliminer les doublons pour plus d'efficacité».

Les indemnités de licenciement représentent l'essentiel d'une lourde charge de restructuration de 400 millions de dollars qui sera passée au quatrième trimestre.

Amex a passé une autre charge de 342 millions de dollars correspondant à l'amélioration des systèmes de prévisions des futures primes de fidélité pour ses membres, alors que ces programmes coûtent de plus en plus cher au groupe.

Enfin, 153 millions de dollars sont liés à des remboursements à des clients utilisateurs de «diverses transactions remontant à plusieurs années», y compris des coûts de règlements liés à des litiges, précise le communiqué d'Amex.

Les charges exceptionnelles s'élèvent donc au total à 895 millions de dollars. En les prenant en compte, le bénéfice net du quatrième trimestre ressort à 637 millions de dollars contre 1,2 milliard de dollars un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels et par action, le bénéfice s'élève à 1,09 dollar alors que les analystes tablaient sur 1,06 dollar en moyenne.

Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre net de dépenses d'intérêts s'est élevé à 8,1 milliards de dollars, en hausse de 5 % sur un an, conforme aux prévisions moyennes de Wall Street (8,12 milliards de dollars).

Les dépenses des clients détenteurs de cartes étaient 8 % supérieures à celles de l'an dernier, malgré un bref repli fin octobre/début novembre à cause de l'ouragan qui a ralenti les dépenses des consommateurs et des entreprises dans le nord-est des États-Unis, poursuit American Express.

L'action reculait de 0,72 % à 60,35 dollars vers17 h lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle.

Le groupe publiera comme prévu l'intégralité de ses résultats pour le quatrième trimestre et l'année 2012 le 17 janvier.