Alors que la commission électorale égyptienne annonçait mardi que la controversée constitution avait obtenu la faveur de 63,8 pour cent électeurs, le pays s'enfonçait encore plus dans une crise économique.

Inquiets face à une possible dégringolade de la valeur de la devise égyptienne, les Égyptiens ont été nombreux à se ruer vers le dollar.

Les craintes entourant la situation économique étaient palpables dans les bureaux de change du quartier huppé de Zamalek, au Caire. L'achalandage y était tel qu'une pénurie de devises américaines a été signalée à la mi-journée. Les bureaux de change ont alors dû se résoudre à offrir des euros, ce qui est assez rare.

Certaines institutions bancaires ont également épuisé leurs réserves de devises américaines, ce qui a obligé les clients à se rendre dans d'autres secteurs de la capitale afin de faire le plein.

L'instabilité des situations économique et politique est à l'origine des difficultés financières qu'éprouve l'Égypte.

Et le climat politique pourrait être appelé à s'envenimer - le passage de la constitution sera une épreuve de taille pour le parti du président islamiste Mohammed Morsi. Les divisions que le projet a causées au cours du dernier mois ont fait disparaître tout espoir que la nouvelle constitution, attendue depuis longtemps, apporterait un consensus national sur la direction que doit prendre l'Égypte.

La course à l'échange des devises a amené la Banque centrale égyptienne à publier un communiqué, lundi, afin d'exhorter les institutions bancaires à faire fi des rumeurs circulant relatives à la santé économique du pays.