La Banque centrale européenne (BCE) s'attend à présent à un recul du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro en 2013, prenant acte de l'accélération de la dégradation de l'économie dans la région, qui est entrée en récession au troisième trimestre.

La BCE prévoit désormais une contraction du PIB de la zone euro de 0,3% en 2013. En septembre elle tablait encore sur une croissance de 0,5%.

La croissance devrait s'établir à 1,2% en 2014, selon une première estimation également annoncée jeudi par le président de la BCE Mario Draghi lors de sa conférence mensuelle à Francfort suivant la décision de l'institution sur ses taux directeurs, qu'elle a laissé inchangés.

Et pour 2012 année la BCE a légèrement révisé à la baisse sa prévision de contraction du PIB, à -0,5% contre -0,4% précédemment.

Le PIB de la zone euro s'est contracté de 0,1% au troisième trimestre 2012, après un premier recul de 0,2% au deuxième trimestre, selon les chiffres définitifs de l'office européen des statistiques Eurostat publiés jeudi. Il s'agit de la première récession de la région depuis 2009.

Selon une définition technique consacrée, une récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs.

Les politiques d'austérité budgétaire, particulièrement draconiennes dans les pays d'Europe du Sud les plus touchés par la crise de la dette (Grèce, Espagne, Portugal et Italie) sont considérées comme étant en partie responsables de la détérioration de l'économie de la zone euro.

Mais pour la BCE, il s'agit d'un mal nécessaire pour assainir les finances publiques et restaurer la compétitivité de la région à long terme.

Concernant l'inflation, la BCE a confirmé jeudi s'attendre à une hausse des prix de 2,5% en 2012. Elle a abaissé sa prévision d'inflation pour l'an prochain, à 1,6% contre 1,9% jusqu'ici, et s'attend à une inflation encore plus faible en 2014, à 1,4%, selon une première estimation.

Sa principale mission est de garantir la stabilité des prix en zone euro, en maintenant l'inflation à un niveau proche mais inférieur à 2% sur le moyen terme.

Ces chiffres sont des moyennes calculées par l'AFP, la BCE publiant ses prévisions de croissance et d'inflation sous la forme de fourchettes.