Après avoir dénoncé un supposé «déni» français avant la présidentielle, The Economist, hebdomadaire britannique influent du monde des affaires, estime en couverture de son édition du 17 novembre que la France est une «bombe à retardement au coeur de l'Europe».

Selon le journal libéral, «la France pourrait devenir le plus grand danger pour la monnaie unique européenne», et «la crise pourrait frapper dès l'an prochain».

The Economist est particulièrement virulent à l'encontre du nouveau président, François Hollande, et de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, tous deux socialistes.

«Ni M. Hollande ni M. Ayrault ne semblent être le genre de dirigeant suffisamment courageux, capable d'imposer des réformes à l'encontre d'une opposition généralisée», explique-t-il dans un communiqué.

Si The Economist reconnaît que «le gouvernement a semblé devenir plus réaliste sur la gravité de la situation et comprendre la nécessité de réforme», notamment en faveur de la compétitivité, il n'en démord pas: «On peut craindre que ces récents changements d'orientation soient trop tardifs et insuffisants».

Les griefs cités par The Economist sont nombreux: économie stagnante, chômage élevé, déficit commercial abyssal, poids de l'État «démesuré» et «un climat des affaires qui s'est détérioré», notamment avec les hausses d'impôts décidées par le président Hollande.

Qui plus est, selon le journal, «l'élite et les électeurs ne sont pas prêts à de nouveaux transferts de souveraineté» au niveau européen.The Economist avait déjà dépeint, pendant la campagne présidentielle, une France en plein «déni».

Critiquant tous les candidats, coupables à ses yeux d'«ignorer» la gravité de la situation économique, il avait particulièrement attaqué François Hollande, un «homme plutôt dangereux» dont la victoire était qualifiée de «mauvaise pour son pays et pour l'Europe».