Le premier ministre Stephen Harper est arrivé à New Delhi lundi avec l'intention de discuter sérieusement d'affaires, mais ses hôtes indiens ne semblaient pas prêts pour le moment à signer des ententes.

Les négociations concernant trois dossiers importants, qui portent sur la protection des investissements étrangers, le libre-échange et les conditions de vente de l'uranium canadien à l'Inde, sont toujours dans une impasse plusieurs années après leur amorce.

Une série d'accords de moindre importance, dont une entente qui permettra aux entreprises des deux pays de ne plus payer en double pour les prestations de retraite et les avantages sociaux de leurs employés, devraient être annoncés au courant de la semaine.

M. Harper a rencontré lundi un petit groupe d'hommes d'affaires canadiens dans un hôtel du centre-ville de la capitale indienne, où il a parlé avec enthousiasme de l'avenir des échanges commerciaux et des investissements entre le Canada et l'Inde.

C'est la deuxième fois en trois ans que le premier ministre se rend dans le deuxième pays le plus peuplé de la planète et sa visite de six jours est la plus longue qu'il ait effectuée dans un seul pays depuis son arrivée au pouvoir.

Stephen Harper a rappelé à ses interlocuteurs que l'économie mondiale demeurait fragile et que la vulnérabilité des marchés traditionnels du Canada l'incitait à envisager d'autres possibilités ailleurs dans le monde et plus particulièrement en Inde.

Mais alors que le Canada est aux prises avec son propre dilemme concernant les investissements étrangers, soit de permettre ou non à des sociétés d'État étrangères d'acheter des compagnies canadiennes du secteur de l'énergie, l'Inde a aussi ses problèmes.

Le gouvernement de coalition du premier ministre Manmohan Singh a récemment perdu l'un de ses partenaires politiques et se trouve actuellement en situation minoritaire. Il a réussi à faire adopter certaines réformes économiques, mais peine à obtenir le consensus pour d'autres.

Au même moment, il doit aussi gérer deux controverses majeures, l'une concernant la somme exorbitante réclamée en impôts à l'entreprise britannique Vodafone à la suite de l'acquisition d'une firme indienne et l'autre portant sur le système supposément arbitraire pour délivrer des permis d'exploitation de mines de charbon.

Bien qu'il n'y ait pas d'entente sur la protection des investissements, plusieurs entreprises canadiennes ont tout de même fait le saut. Le ministre du Commerce international, Ed Fast, a en effet participé à une cérémonie lundi durant laquelle de nombreuses sociétés canadiennes et indiennes ont signé des accords et des protocoles d'entente totalisant 2,5 milliards de dollars dans une grande variété de secteurs.

Selon M. Fast, les entreprises du Canada veulent tellement profiter des occasions d'affaires offertes par l'Inde qu'elles sont prêtes à composer avec les règles compliquées qui découragent parfois les investisseurs.

«Le marché indien compte 1,2 milliard de consommateurs et les Canadiens doivent être présents. Nous espérons faciliter les choses aux investisseurs canadiens en terminant les négociations pour l'Accord sur la protection et la promotion des investissements étrangers», a indiqué le ministre.

Le voyage de M. Harper comprend également des arrêts à certains des sites historiques les plus célèbres de l'Inde - avec les habituelles occasions de prises de photos. Plus tôt lundi, Stephen Harper s'est promené main dans la main avec son épouse, Laureen, en face du Taj Mahal.

Mardi, M. Harper rencontrera son homologue indien et d'autres représentants du gouvernement.