Ces déclarations interviennent sur fond de fronde sociale grandissante face à l'austérité imposée dans plusieurs pays d'Europe, notamment pour rétablir les finances publiques plombées par la crise de la dette. Une grève générale et des manifestations ont été organisées jeudi en Grèce, au premier jour du sommet.

Ces déclarations interviennent sur fond de fronde sociale grandissante face à l'austérité imposée dans plusieurs pays d'Europe, notamment pour rétablir les finances publiques plombées par la crise de la dette. Une grève générale et des manifestations ont été organisées jeudi en Grèce, au premier jour du sommet.

Concrètement, les engagements européens en faveur de la croissance passent par un plan de 120 milliards d'euros sur lequel les dirigeants européens s'étaient mis d'accord en juin sous la forme d'un pacte de croissance, qui repose en grande partie sur l'utilisation de fonds existants.

Selon le projet d'accord, qui fait le point sur ces engagements, la Banque européenne d'investissements (BEI), bras financier de l'UE, va «dans les prochaines semaines» augmenter son capital de 10 milliards d'euros, ce qui devrait «porter sa capacité de prêt globale à 60 milliards d'euros».

Le document affirme encore que le projet de réallouer 55 milliards d'euros de fonds structurels inutilisés est «en bonne voie». Enfin, le programme d'émissions de dette communes, ou «project bonds», pour financer des infrastructures de transport ou d'énergie est sur les rails, puisque 100 millions d'euros ont déjà été autorisés sur les 130 millions qui lui étaient alloués.

Ce point d'étape ne devait pas susciter beaucoup de débats vendredi, après une longue nuit de discussions sur la supervision bancaire, étape clé dans la stratégie européenne de sortie de crise, qui a débouché sur un compromis franco-allemand.

Les Européens se sont engagés à mettre en oeuvre ce mécanisme en 2013 comme le souhaitait la France, mais de manière progressive, comme le souhaitait l'Allemagne.

Il s'agit «d'un compromis européen typique, avec quelque chose pour chacun», commente dans une note vendredi Carsten Brzeski, analyste de la banque ING.

Mais Madrid voit s'éloigner la possibilité de bénéficier très rapidement d'une recapitalisation directe de ses banques par le pare-feu de la zone euro, le MES, car le mécanisme de supervision unique doit être «effectif» pour qu'elle puisse avoir lieu.

L'Espagne semble en avoir pris son parti et faire contre mauvaise fortune bon coeur. «Je suis très content», a déclaré dans la nuit le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, se disant satisfait que la supervision bancaire ait avancé «dans la bonne direction».

La situation de la Grèce a été évoquée à la marge: les dirigeants de la zone euro se sont fendus d'un communiqué où ils ont «salué les progrès» du pays pour «remettre sur les rails son programme d'ajustement». Cela laisse entendre que la Grèce va obtenir sans tarder de ses créanciers (UE, BCE et FMI) la tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros dont elle a un besoin urgent.

Vendredi matin, la chancelière allemande Angela Merkel a eu un entretien bilatéral avec son homologue grec Antonis Samaras, pour aborder «la mise en oeuvre des réformes». Le président français François Hollande doit se rendre prochainement à Athènes.

La matinée de vendredi devait aussi être consacrée à des sujets diplomatiques, comme la situation au Mali et la crise syrienne.