Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, a dit croire mercredi que les États-Unis éviteraient la crise fiscale qui, aux yeux de plusieurs observateurs, pourrait provoquer une autre récession dans la plus importante économie au monde.

M. Flaherty prévoit que le comité budgétaire du Congrès des États-Unis fera un compromis au sujet des hausses d'impôts de 600 milliards $ US et des réductions de coûts devant entrer en vigueur en janvier.

«Il y a suffisamment de membres au comité budgétaire du Congrès qui comprennent tout à fait la situation (et) je pense qu'ils apprécient l'urgence de la situation», a-t-il déclaré.

«La situation doit être réglée parce que si elle n'est pas réglée, l'effet sur le PIB américain sera très important et cela aura directement des effets sur la Canada.»

Les économistes estiment que l'économie américaine pourrait subir de durs coups en raison de l'impasse politique. La production déjà faible du pays pourrait perdre jusqu'à cinq points de pourcentage.

Le ministre a estimé que l'impact sur l'économie américaine serait substantiel, ajoutant que le Canada en ressentirait l'effet.

M. Flaherty a néanmoins indiqué que le prochain président, qu'il s'agisse de Barack Obama ou de Mitt Romney, devrait faire preuve de leadership pour éviter la catastrophe.

Par ailleurs, le ministre a dit ne pas être convaincu que l'Europe avait les ressources nécessaires et la structure politique lui permettant de s'extirper de sa longue période de difficultés économiques.

M. Flaherty, qui rencontrera ses homologues lors des réunions d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, la semaine prochaine à Tokyo, a estimé que l'Europe constituait le danger pesant actuellement sur l'économie.

Il n'a cependant pas changé d'idée au sujet de la participation du Canada au fonds d'aide financière d'urgence du FMI, en dépit des pressions exercées par ses collègues. L'Europe est suffisamment riche pour faire face à ses problèmes de dette sans l'aide d'autrui, a-t-il estimé.

Le problème tient en partie au fait que l'Europe n'a pas de ministre des Finances la représentant, ce qui rend difficile toute intervention rapide, a ajouté M. Flaherty.

«Je sais que mes collègues européens essaient de travailler là-dessus. Le problème, c'est qu'ils n'ont pas de ministère central des finances, de sorte que cela prend du temps. Mais vous savez, le temps est limité.»

S'adressant aux journalistes, M. Flaherty a confirmé qu'il déposera la deuxième partie de son projet de loi de mise en oeuvre du budget à son retour de Tokyo, probablement au cours de la semaine du 15 octobre.

En ce qui concerne l'économie du Canada, le ministre s'est dit préoccupé par les contrecoups de la crise européenne.

Il affirme qu'à l'heure actuelle, l'économie continue à se développer, mais modestement.