L'enquête sur les conditions financières de la levée de fonds qui a évité à Barclays une aide publique en 2008, en se tournant vers des investisseurs orientaux, a pris de l'ampleur mercredi avec l'annonce de l'ouverture d'une nouvelle enquête, visant des paiements à Qatar Holding.

«Barclays confirme que le Serious Fraud Office (SFO, l'office britannique de lutte contre la délinquance financière, ndlr) a entamé une enquête sur des paiements effectués lors de certains accords commerciaux entre Barclays et Qatar Holding LLC», le principal fonds d'investissement du Qatar, a révélé Barclays dans un communiqué publié après la clôture de la Bourse de Londres.

La banque, sans entrer dans les détails, avait déjà révélé le 27 juillet, en publiant ses résultats semestriels, que l'Autorité des services financiers (FSA) avait lancé dans cette affaire une enquête de régulation visant quatre des employés actuels ou passés de la banque, dont le directeur financier, Chris Lucas.

Barclays avait alors indiqué qu'elle considérait «avoir satisfait à ses obligations d'information» et «confirmé qu'elle (coopèrerait) pleinement avec la FSA sur cette enquête».

Tant la SFO que la FSA tenteraient de déterminer les conditions dans lesquelles certains honoraires ont été payés dans cette affaire.

En pleine crise financière de 2008, au cours de deux opérations distinctes en juin et octobre, Barclays avait levé plus de 11,5 milliards de livres, pour l'essentiel auprès d'investisseurs orientaux, notamment les familles régnantes ou des fonds d'investissement du Qatar et d'Abou Dhabi.

Cette nouvelle enquête s'ajoute à celle de la manipulation des taux interbancaires britannique Libor et européen Euribor entre 2005 et 2009, pour lesquelles Barclays a dû payer cette année 290 millions de livres aux régulateurs britannique et américain, aboutissant à la démission des principaux dirigeants de la banque.