Le premier ministre grec Antonis Samaras a déclaré jeudi dans le journal allemand Bild que personne ne devrait se réjouir d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro car un tel événement pourrait avoir un effet domino pour les 16 autres pays du bloc monétaire.

Plusieurs hommes politiques allemands ont récemment évoqué ouvertement la sortie de l'euro de la Grèce. Le ministre allemand de l'Économie, Philipp Rösler, a déclaré que l'idée avait «perdu de son horreur».

«Toutes ces déclarations n'aident pas du tout», a déclaré Antonis Samaras à Bild. «L'Allemagne a besoin d'une zone euro forte», a-t-il ajouté, jugeant que «si un pays est contraint d'abandonner l'euro, ce ne serait probablement pas le dernier, du moins c'est ce que les marchés financiers verraient, et se battre contre cela serait difficile».

Le premier ministre grec a défendu son pays, affirmant que «la Grèce possède un potentiel économique énorme». Il a prédit: «Nous ferons un retour spectaculaire.»

Antonis Samaras a rencontré mercredi son homologue luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, qui rassemble les ministres des Finances de la zone euro.

Le chef du gouvernement grec souhaite obtenir un délai de deux ans supplémentaire, jusqu'en 2016, pour réduire le déficit de son pays et mettre en place les réformes structurelles promises en contrepartie des deux plans internationaux de sauvetage de plus de 240 milliards d'euros qui ont évité la faillite de la Grèce depuis mai 2010.

Le déblocage d'une tranche d'aide de 31,5 milliards d'euros, sans laquelle la Grèce risque de faire faillite et de devoir renoncer à l'euro, dépend des conclusions des inspecteurs de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) qui doivent se rendre en Grèce en septembre.

Le président français François Hollande devait rencontrer jeudi la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin au sujet de la zone euro. Antonis Samaras, de son côté, doit rencontrer Mme Merkel vendredi et M. Hollande à Paris samedi.