La Banque d'Angleterre (BoE) a opté à l'unanimité pour le statu quo sur son taux directeur et le montant total de ses rachats d'actifs début août, tout en laissant la porte ouverte à de nouvelles mesures d'aide à une économie britannique de retour en récession.

«Les minutes de la réunion d'août du CPM (Comité de politique monétaire de la BoE) montrent qu'il est très probable que la Banque d'Angleterre va prendre de nouvelles mesures pour essayer de stimuler une économie en difficulté cette année», a observé Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

Selon les minutes de la dernière réunion de CPM publiées mercredi, la décision a en effet été serrée pour certains des neuf membres du Comité, qui ont estimé qu'une hausse du montant total des rachats d'actifs aurait très bien pu être à l'ordre du jour.

Lors de sa réunion des 1er et 2 août, le CPM avait opté pour un maintien de son taux d'intérêt directeur à 0,50%, niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009, et du montant de son programme de rachats d'actifs à 375 milliards de livres sterling (476,6 milliards d'euros), un mois après avoir annoncé une nouvelle tranche de 50 milliards de livres à être utilisée sur quatre mois.

La banque centrale britannique avait justifié sa décision de juillet par la contraction de l'activité économique britannique au cours des deux premiers trimestres de 2012 et par le fait que «le rythme de la croissance dans la plupart des principaux marchés d'exportation du Royaume-Uni semble également ralentir».

Le programme de rachats d'actifs - dit d'«assouplissement quantitatif» - avait été relancé en octobre, avec une tranche de 75 milliards de livres, suivi en février par 50 milliards. Cette dernière tranche était arrivée à échéance en mai.

Ce programme visant à injecter massivement des fonds dans le système avait été lancé en mars 2009 pour aider une économie britannique alors en pleine récession. La première tranche, graduellement relevée jusqu'à 200 milliards de livres, avait été épuisée en janvier 2010.

Les neuf membres du CPM ont estimé en août que la croissance de «l'économie mondiale a poursuivi son ralentissement» et que «des risques très considérables» continuent de peser sur la zone euro.

Pour la BoE, si ces deux tendances se poursuivent, elles risquent «d'avoir un impact (négatif, ndlr) considérable sur la stabilité du système bancaire mondial et sur l'activité économique du Royaume-Uni».