La Chine a lancé mercredi une plateforme d'échanges de terres rares, a annoncé la presse officielle chinoise, alors que Pékin cherche à accroître son contrôle sur les prix de ces ressources stratégiques, dont le pays est le principal producteur.

Le premier producteur chinois de terres rares, Inner Mongolia Baotou Steel Rare-Earth (Group) Hi-Tech Co., a lancé cette plateforme d'échanges en coopération avec neuf autres compagnies et institutions, a déclaré l'agence de presse nationale, Xinhua.

Selon Xinhua, la plateforme est située dans la ville de Baotou, en Mongolie intérieure, une région du nord de la Chine très riche en ressources naturelles.

Zhang Rihui, le directeur général adjoint de Inner Mongolia Baotou Steel Rare-Earth (Group) Hi-tech Co., a déclaré à la radio nationale chinoise que la fixation des prix par la plateforme serait «transparente et cohérente».

Selon Xinhua, la plateforme sera dédiée, dans sa phase initiale, aux échanges physiques. Baotou Steel Rare-Earth n'a pas pu être contacté par l'AFP pour commenter cette annonce.

La Chine produit plus de 90% des terres rares -- un ensemble de minéraux qui entrent dans la composition de nombreux produits des industries des techniques de pointe -- alors qu'elle ne possède que 23% des réserves mondiales.

Selon une source proche de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'organisation a mis en place en juillet un panel (groupe spécial) sur la question des exportations chinoises de terres rares, à la demande des États-Unis, de l'UE et du Japon.

Les États-Unis accusent en effet la Chine d'imposer des quotas, ainsi que des formalités administratives sur ces terres rares, ce qui aboutit à une limitation des exportations, devenant de plus en plus cher pour les importateurs étrangers.

Mais selon la délégation chinoise à l'OMC, la politique de Pékin en matière de terres rares vise à protéger ces ressources naturelles et à leur assurer un développement économique durable, pas à protéger l'industrie nationale.

La Chine a fixé des quotas d'exportation de 30.000 tonnes pour 2012, autant qu'en 2011. Mais l'année dernière, ses exportations de terres rares ont à peine atteint la moitié des quotas.

«L'établissement de cette plateforme permettra principalement à la Chine d'accroître sa capacité de contrôle des prix des terres rares sur le marché international», a commenté à l'AFP Luo Renyuan, analyste pour Industrial Securities à Shanghai.