Un économiste du Fonds monétaire international (FMI) en passe de quitter cette organisation lui reproche ses «échecs» en matière de surveillance et le «parti-pris européen de sa direction», selon sa lettre de démission révélée vendredi.

«Après vingt ans de service», Peter Doyle, conseiller au département Europe du FMI, reproche au Fonds de ne pas avoir émis les «mises en garde répétées et en temps utile qui s'imposaient» à la zone euro alors que les racines de la crise que celle-ci traverse avaient été, selon lui, «identifiées bien en amont», selon ce document mis en ligne par CNN.

M. Doyle, qui fut au sein de son département chef de la division couvrant la Suède, le Danemark et Israël, attribue entre autres choses les «échecs du FMI en matière de surveillance» au «parti-pris européen» du Fonds qui, dit-il, ne cesse «de se renforcer» et se transmet par capillarité du sommet à «l'ensemble de l'organisation».

Le FMI a toujours été dirigé par un Européen, et «même sa directrice générale actuelle», la Française Christine Lagarde, malgré «son sexe, son intégrité et son ardeur», ne «peut racheter l'illégitimité fondamentale du processus ayant abouti à sa sélection», écrit-il en date du 18 juin.

Interrogé par l'AFP sur le contenu de cette lettre, un porte-parole du Fonds, William Murray, a simplement indiqué que «les remarques» de l'intéressé étaient déjà «bien connues et de nature publique» depuis un certain temps.