La Grèce sera représentée lors des Jeux Olympiques qui débuteront à Londres le mois prochain mais ce ne sera pas grâce aux largesses de l'État.

Crise économique oblige, le gouvernement a dû sabrer massivement dans le soutien aux fédérations sportives du pays, forçant les athlètes de haut niveau à composer avec des conditions matérielles et économiques moins qu'idéales.

«Quand on a de la difficulté à payer les salaires et les pensions, c'est un luxe d'investir dans le sport d'élite», résume avec une pointe de dépit dans la voix le président du comité olympique grec, Sypros Capralos.

Pour la période de quatre ans suivant les Jeux Olympiques tenus à Athènes en 2004, le comité s'était vu allouer une enveloppe de 30 millions d'euros pour soutenir la préparation des athlètes mais elle n'a pas été reconduite comme prévu par la suite.

On est bien loin, convient-il, de la frénésie dépensière de l'époque. Le gouvernement avait injecté près de 13 milliards d'euros pour accueillir l'évènement, vue comme une fantastique «vitrine publicitaire» pour le pays.

En plus d'importants travaux d'infrastructures, incluant le métro, les responsables ont fait construire de coûteuses installations sportives sans penser à l'avenir.

«Certaines d'entre elles ne sont pas utilisées aujourd'hui et sont devenues des éléphants blancs (...) Personne n'a pris la peine de se demander ce qu'on pourrait en faire après la compétition et n'a relevé qu'elles coûteraient cher à entretenir», relate M. Capralos.

Malgré les difficultés actuelles, le président du comité olympique grec assure qu'une délégation de plus d'une centaine d'athlètes sera présente à Londres.

Niki Panetta, qui s'est qualifiée pour l'épreuve de triple saut, sera du nombre. «L'année n'a pas été facile mais on finit par s'habituer d'avoir à faire face aux problèmes. On le fait tout le temps», confie l'athlète de 26 ans.

La jeune femme affirme qu'elle a dû financer sa participation aux épreuves de qualification grâce au soutien de sa famille, de commanditaires et de son club sportif, qui tire lui-même ses revenus principalement de donations.

L'athlète doit circuler quotidiennement pendant des heures entre Athènes et sa ville de résidence faute de pouvoir disposer d'un logement à proximité du stade Olympique, où elle s'entraîne.

Le stade lui-même est en mauvais état et offre des conditions peu adaptées d'entraînement. «Cet hiver, il a fait très froid. J'ai dû m'entraîné alors qu'il faisait 3 degrés Celsius, c'était comme un congélateur. Et l'été, on meurt de chaud», relate-t-elle.

L'athlète affirme recevoir un soutien sans faille de ses proches et espère leur rendre la monnaie de la pièce en réalisant une bonne performance lors de la compétition.

«J'aimerais pouvoir redonner le sourire aux Grecs pour un court moment», dit Mme Panetta.